Arsenal nucléaire, sous-marins Brest
Samedi 15 septembre 2007


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Nicolas Sarkozy a proposé à l'Allemagne de s'associer à son programme nucléaire selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Selon Der Spiegel, la Chancelière Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande, ont refusé net... Sarkozy avait fait cette offre lundi dernier à Meseberg près de Berlin. Il a réitéré son offre à sa paternelle patrie, la Hongrie, vendredi. Nicolas Sarkozy a vendu tout ce qu'il faut pour fabriquer la bombe à la Libye, il a vendu les missiles Milan (EADS) et des Mirage F1 à Kadhafi et Kouchner a signé un contrat de coopération, la France va offrir son soutien militaire à la Libye et va assurer l'entraînement des "forces spéciales" libyennes. Nicolas Sarkozy aurait voulu que la France s'implique dans la guerre en Irak aux côtés de son ami George Bush. Frank-Walter Steinmeier et Angela Merkel on repondu à Sarkozy: «L'Allemagne n'a pas pour objectif de se doter de l'arme nucléaire et a adhéré au Traité de Non Prolifération (TNP) en 1975 pour cette raison...»

Le TNP a été violé par Jacques Chirac en 1995 avec la reprise des essais nucléaires à Mururoa
(1). Nicolas Sarkozy, docteur Folamour, va plus loin que Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy s'est allié à George Bush pour éventuellement frapper l'Iran. Dans cette hypothèse, il entraînerait la France dans un conflit nucléaire. Quel est l'arsenal nucléaire français ? Difficile de savoir de combien la France dispose de têtes nucléaires (secret défense) mais selon les recherches menées par le Réveil des Marmottes, on peut les estimer à plus de 300. Les avions Super-Étendard équipés de missiles nucléaires (ASMP) sont basés sur le Charles de Gaulle mais le CdG est en cale sèche pendant près de deux ans. En cas de frappes, les Super-Étendard devraient décoller de bases terrestres proches ou d'autres porte-avions. Les Rafale sont totalement inefficaces. Reste les forces aériennes stratégiques dont le centre opérationnel est enterré à Taverny dans le Val d'Oise, il regroupe 60 Mirage 2000-N. Les sous-marins de la force stratégique sont stationnés à l'Île Longue dans la rade de Brest en Bretagne.

Sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE): L'Inflexible (S615) - Le Triomphant (S616) - Le Téméraire (S617) - Le Vigilant (S618).

Sous-marins nucléaires d'attaque (SNA): Le Saphir (S 602) - Le Rubis (S 601) - Le Casabianca (S 603) - L'Émeraude (S 604) - L'Améthyste (S 605) - Le Perle (S 606). Les sous-marins nucléaires sont équipés 6 têtes nucléaires furtives TN71 et de 16 missiles M45. Ils seront remplacés en 2010 par les M51. Mars 2008: Inauguration du sous-marin SNLE Le Terrible.

Jeudi 9 novembre 2006: Le RdM révélait que la Chiraquie a procédé à un tir nucléaire avec un missile à longue portée M51 au CELM (Centre d'Essais et de Lancement de Missiles) à Biscarrosse dans les Landes. Ces missiles, fabriqués par EADS, sont prévus pour équiper nos sous-marins nucléaires. La France procède à au moins 600 tirs par an sans parler des essais souterrains
(1) dans des mines désaffectées à plus de 1000 mètres de profondeur ce qui a d'ailleurs provoqué quelques petits séismes. Vendredi 22 décembre 2006: Le RdM récidivait avec cet édito: La Chiraquie va lancer six sous-marins nucléaires Barracuda (SNA). La construction de ces engins sera confiée à la DCN, à Areva-Technicatome et au CEA. Une bagatelle de près de 8 milliards d'Euros... Ces six Barracuda permettront à la France de devenir enfin la première puissance nucléaire du monde, avec notre Charles de Gaulle, le porte-avions nucléaire tournant avec des hélices du Foch... Tout cela nous plonge au centre de l'affaire Clearstream, des marchés d'armes, d'EADS et d'Airbus, la plus grosse farce financière masquant le tout. Qui vend des armes ? Sarkozy vend les stocks à Kadhafi, les propose à l'Allemagne, à la Hongrie et allez savoir à qui encore. Nicolas Sarkozy était à la bonne école au gouvernement d'Édouard Balladur en 1993. L'usine de La Hague sépare l'uranium et le plutonium dans les combustibles usés. Cela rapporte des dizaines de milliards par an à la France. En ce mois de septembre, Nicolas Sarkozy a entrepris une tournée commerciale en Allemagne, en Hongrie (sa patrie) et dans les pays de l'Est pour les inciter à rejoindre son programme nucléaire. L'Allemagne a refusé net. Nicolas Sarkozy veut que l'Allemagne en revienne au nucléaire. «Je veux que la France et l'Allemagne aient des ambitions qui aillent dans le même sens... C'est difficile d'avoir un choix d'un côté en France et un choix différent de l'autre côté en Allemagne... Le nucléaire, c'est l'énergie du futur ! Nous, nous avons fait le choix du nucléaire...»

Samedi 22 mars 2008 - Nicolas Sarkozy était à Cherbourg ce vendredi 21 mars 2008 pour inaugurer Le Terrible, l'assurance vie de la nation, le sous-marin nucléaire lanceurs d'engins (SNLE). Le petit caporal a adressé un avertissement sévère aux éventuels ennemis de la Sarkozie: «Tous ceux qui menaceraient de s'en prendre à nos intérêts vitaux s'exposeraient à une riposte nucléaire sévère, entraînant des dommages inacceptables pour eux, hors de proportions de leurs objectifs...» a prévenu Nicolas Sarkozy. Ces menaces, empruntées mot pour mot à Jacques Chirac, étaient adressées à Mahmoud Ahmadinejad qui aurait lui aussi dans l'idée de développer son parc nucléaire. Après avoir expliqué en détails quel sera d'arsenal de la France, Nicolas Sarkozy va l'ajuster avant de le réduire à sa "plus stricte suffisance". Nicolas Sarkozy, rompant avec le "secret le plus absolu" en matière de défense, a annoncé que la France ne disposera plus que de 300 têtes nucléaires contre 348 actuellement. Soit un peu moins
qu'Israël avec environ 400 têtes. Les 60 Mirage 2000-N dotés de missiles à tête nucléaire ASMP seront remplacés par 40 avions "plus performants", le Rafale sera équipé d'engins nucléaires de nouvelle génération et les quarante Super-Étendard, chargés de la bombe atomique et embarqués sur un porte-avions, seront remplacés par des Rafale quand le Charles de Gaulle sera sorti de cale sèche, en 2009. Sarko a ensuite loué l'exemplarité de la France en matière de désarmement nucléaire et a "invité le reste tu monde", en particulier États-Unis et la Chine, à faire pareil et à ratifier le traité d'interdiction des essais nucléaires et à démanteler les sites d'essais. Nicolas ne s'en souvient peut-être plus, quand il était au gouvernement de Jacques Chirac, la France a violé le TNP en reprenant ses essais sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa en Polynésie française.

Le nucléaire: ITER, EPR, LHC

ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor)

Mardi 21 novembre 2006 - Le nucléaire est comme on vous le dit absolument sans risque. Même si un attentat, un séisme ou un accident se produisait, le désastre serait très limité, l'expérience de Tchernobyl a démontré l'efficacité de la Ligne Maginot, le nuage s'est arrêté à la frontière. Jacques Chirac a offert à la jeune l'ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), un réacteur expérimental à fusion thermonucléaire. L'accord a été signé à l'Élysée à Paris entre l'Union européenne et six pays: La Chine, les États-Unis, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon et la Russie. Il s'agit de fabriquer de l'énergie nucléaire expérimentale propre. La centrale sera installée à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône. ITER coûtera plus de plus de 10 milliards d'euros. La construction du réacteur ITER débutera en 2008. Comme le chantier doit durer environ dix ans, cela laisse le temps de faire en vitesse des enfants. Pour Jacques Chirac, l'homme de la mise à mort du TNP (Traité de Non Prolifération nucléaire) à Mururoa (1995), «C'est la main tendue aux générations futures, au nom de la solidarité et de la responsabilité...» Étrange vision de la solidarité en offrant une mort propre à tout le monde. On aurait pu s'orienter vers les énergies naturelles (qui existent)..

L'ITER cest la fusion thermonucléaire contrôlée visant à remplacer la plus grosse bombe atomique de notre système stellaire, le Soleil. Lorsqu'une étoile explose dans l'Univers, on peut juste l'observer de loin. Avec ITER, nous saurons ce qui se passe au coeur même de l'explosion. Pour le président de l'UE (élu au suffrage unilatéral, c'est à dire nommé), José Manuel Barroso, cette signature est «un très grand événement...» Peut-être le dernier, notre humanité a mis de côté toutes les inventions peu onéreuses au profit d'inventions créant des fortunes colossales et pouvant tuer de façon plus massive.

Jeudi 3 juillet 2008 - Sarkozy veut un deuxième EPR - Nicolas Sarkozy a annoncé la construction d'un deuxième EPR (réacteur nucléaire de la nouvelle génération). Jacques Chirac avait lancé le premier EPR en France à Flamanville dans la Manche, la construction a débuté en fin 2007. Nicolas Sarkozy n'a pas précisé le lieu où le second cercueil atomique sera construit ni la date de mise en activité du second réacteur. La centrale devrait entrer en service en 2012 avec les principaux groupes de la filière nucléaire française: Bouygues, Areva et Alstom.


Areva a annoncé un investissement au Creusot de 70 millions d'Euros pour la filiale française et pour ArcelorMittal, Industeel étant une filiale d'ArcelorMittal. EDF se dit prêt à construire un deuxième EPR mais se trouverait en concurrence avec Suez, qui se dit favorable à la construction d'une deuxième et même d'une troisième centrale nucléaire de type EPR en France. EDF dispose de sites potentiels après l'expérience de la construction de l'EPR de Flamanville. Suez estime que la recrudescence des besoins va nécessiter un et même deux EPR supplémentaires. Le groupe va fusionner avec Gaz de France et compte construire et exploiter des centrales nucléaires vers 2015-2020. Le futur groupe GDF-Suez pendra une décision sur le nombre, les lieux d'implantation et la technologie à utiliser pour les centrales nucléaires en 2009. Début 2008, Suez a annoncé un accord avec Areva et Total pour la construction de deux centrales EPR aux Émirats Arabes Unis vers 2016-2017. Nous le savons tous, le nucléaire est absolument sans risque, après Tchernobyl, la Terre existe toujours et les pastilles d'iode protègent parfaitement des accidents dont on ne parle jamais survenant sur les 58 centrales en activité en France. Une éolienne, c'est plus dangereux. Imaginez qu'une pale se détache...

En mai, au chantier de Flamanville, le coulage du béton du réacteur nucléaire a été suspendu en raison d'anomalies signalées par l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) qui pourtant a autorisé la reprise des travaux le 19 juin. En Finlande, la construction d'une centrale EPR (Olkiluoto 3) par Areva et l'allemand Siemens a subi plusieurs retards. Le réacteur EPR anglais (European Pressurized Reactor) est sensé améliorer la sécurité des nouvelles centrales par rapport à celles du type Tchernobyl. L'EPR (European Pressurized Reactor) a été rebaptisé US-EPR (Evolutionnary Power Reactor) aux États-Unis. C'est un réacteur nucléaire de troisième génération, conçu et développé par EDF et Areva NP dans les années 1990 et 2000. Deux EPR sont en cours de construction, un en Finlande (Olkiluoto) et un en France (Centrale nucléaire de Flamanville). Les deux chantiers rencontrent d'importantes difficultés. D'autres EPR sont en projet en Chine et aux États-Unis. L'EPR dérive du N4 français (Framatome) et du Konvoi allemand de Siemens. Le réacteur EPR est conçu pour utiliser de l’uranium enrichi à 5 % et jusqu'à 100% avec le combustible nucléaire
MOX. Les déchets nucléaires générés sont plus radioactifs que ceux produits par les anciens réacteurs. Nous vivons avec le risque de 58 Tchernobyl en puissance et bientôt deux voire trois centrales EPR dont personne n'a encore mesuré les conséquences en cas d'accident. Peut-être sont-elles infaillibles !

Lundi 8 septembre 2008 - La fin du monde testée demain ? - Le 10 septembre débutera la plus grande expérience de physique de tous les temps: la reconstitution en laboratoire de la première seconde de la création de l'univers il y a plus de treize [ou quinze selon les astrophysiciens] milliards d'années. Il a d'abord fallu construire une machine infernale, le LHC («Large Hadron Collider») et l'enfouir à 150 mètres sous terre à la frontière entre la Suisse et la France près de Genève. C'est une sorte d'accélérateur de particules géant de 27 kilomètres de circonférence. Deux faisceaux de particules circulant en sens contraire doivent se heurter de plein fouet à une vitesse proche de celle de la lumière (300 000 km/s).


Les scientifiques espèrent découvrir les secrets de la matière dans les gerbes de particules résultant de cette collision. Les physiciens du CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) pensent trouver dans ces «débris» ce qu'ils cherchent depuis plus de vingt ans et dont ils n'ont jamais pu prouver l'existence: le «Boson de Higgs», la «particule divine» ou la particule élémentaire. Cette pièce manquante permettrait de comprendre le bazar de l'univers et de confirmer ou non les différentes théories sur le Big Bang. Selon le physicien Etienne Klein, le LHC permettra de mieux comprendre la «matière noire» représentant 22 % de la densité de l'univers et de prouver ou non l'existence d'univers parallèles. Mais des doutes voire même des inquiétudes sont soulevés. «Et si des trous noirs s'échappaient du labo ? Ce serait la fin du monde demain !» L'association américaine "Citizens Against the Large Hadron Collider" craint que notre planète ne finisse engloutie par une erreur de calcul des physiciens. Se basant sur les thèses d'un physicien allemand, elle a porté plainte devant un tribunal fédéral suisse et exige l'arrêt du LHC au nom du "principe de précaution". Citizens Against the Large Hadron Collider redoute que le LHC ne produise de microscopiques trous noirs, des sphères massives mangeuses de matière qui, si elles s'échappaient du laboratoire, pourraient dévorer notre planète. Le CERN rassure et tempère les inquiétudes: «Quelques théories de type spéculatif prédisent la production de trous noirs mais ces théories prévoient aussi qu'ils se désintégreraient aussitôt et resteraient sans effets...» La plainte de "Citizens Against the Large Hadron Collider" a été rejetée.

Mercredi 10 septembre 2008
Large Hadron Collider: Circonférence: 26,659 km à 150 mètres sous terre - Température: -271,3°C - Consommation: 120 tonnes d’hélium en circuit fermé pour maintenir les 9593 aimants (dont 1232 dipôles principaux) à température - 11 245 tours par seconde - Vitesse des protons: 0,999999991 Année-Lumière - 600 millions de collisions par seconde - Durée de vie du faisceau: 10 heures - Plus de 10 milliards de km ou deux fois la distance Terre-Neptune - Coût: 6,03 milliards de Francs Suisses - Consommation: 120 MW soit la consommation de tout le canton de Genève par an soit 19 millions d’Euros - Personnel: Environ 10 000 scientifiques ont collaboré au LHC dans 500 instituts.


(1) Mururoa

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