En
montant vers Saint-Laurent-de-Cerdans (en catalan, Sant
Llorenç de Cerdans), nous avons fait une pause
à La Forge del Mitg (La Farga del Mig), un village
avant Saint-Laurent-de-Cerdans. Les vues sur le Pic du
Canigou, ou plutôt tout le massif du Canigou, sont
superbes... Si la route est très bonne, les
précipices le sont aussi. Mais j'avais ordonné
à mon pilote de manger avant de partir, il a moins eu
le vertige. En début d'après-midi, le vent
s'est levé, oh, un petit vent tout à fait
supportable pour sa mécanique HS. Le ciel s'est
couvert sur le Canigou. J'ai eu une légère
inquiétude, il y avait un vide-grenier à
Saint-Laurent-de-Cerdans, d'ici qu'il trouve un Nounours
plus grand que moi, il serait capable de me remplacer. J'ai
eu un succès phénoménal (comme d'hab !)
à Saint-Laurent. Déjà qu'il doit saluer
tous les motards en roulant (il y en avait
énormément ce dimanche, et venus de partout),
il doit maintenant répondre à ma place (j'ai
les gants occupés à tenir ma guitare) aux gens
à pied qui me font de grands saluts... Puis, nous
sommes redescendus vers Arles-sur-Tech, nous avons encore
visité un pont sur une petite route après La
Forge del Mitg, un petit détour salutaire puisque
nous avons cassé une petite croûte dans la
forêt près du pont (il n'est même pas
tombé en vrille en passant dessus avec la Kawa. Quel
est ce miracle ? La route est très étroite sur
ce pont)... Nous sommes enfin arrivés à
Arles-sur-Tech et nous nous sommes arrêtés
à une terrasse au croisement du haut d'Arles.
Là, j'ai savouré un triomphe plus
phénoménal que d'habitude. Je suis bien
Nounours Superstar, l'ours des légendes des
Pyrénées et du Canigou. On m'a pris en photo
sous tous les angles, nous avons rencontré un
monsieur ami d'un auteur ayant commis des ouvrages sur
l'ours des Pyrénées qui a une collection de
nounours (600 je crois) tous mis en scène
(1).
Saint-Laurent-de-Cerdans est une commune située dans
le département des Pyrénées-Orientales.
La ville est nichée à une altitude 700
mètres dans la verdure dans le Haut Vallespir,
à 18 km d'Arles-sur-Tech, dans un site magnifique
entouré de collines plantées de
châtaigniers, de hêtres et de chênes... Le
lieu-dit de Cerdans est seulement apparu en 1168 ("Le Mas de
Cerdans"). Saint-Laurent-de-Cerdans n'était encore
qu'un mas doté d'une église, l'église
Saint-Laurent. Le village était une annexe de
Sainte-Marie-de-Coustouges qui, dès 1011,
dépendait de l'abbaye d'Arles-sur-Tech. Aux XVIIe et
XVIIIe siècles, la situation frontalière (avec
l'Espagne) du village en faisait une zone d'échanges
(illégaux). C'est grâce à la contrebande
que se sont se développées les industries de
l'espadrille et du tissu, industries qui ont fleuri jusqu'en
1950. Au début des années 1900,
Saint-Laurent-de-Cerdans a connu jusqu'à 3 000
habitants (une petite ville importante pour
l'époque), en 2010, la commune comptait 1 275
habitants...
(1)
La fête de l'ours se déroule fin février
dans le Haut Vallespir, à Prats-de-Mollo,
Arles-sur-Tech et Saint-Laurent-de-Cerdans. Cette fête
traditionnelle ouvre les festivités du Carnaval.
Selon la légende, un ours a enlevé une jeune
bergère. Traqué par les chasseurs, l'ours,
après s'être vaillamment défendu, fut
capturé et la jeune fille fut sauvée. On
ramena l'ours sur la place du village où il fut
rasé. Humilié mais "plus humain", l'ours
accomplit alors différents travaux et tâches
pour le compte des villageois... Lors de la fête de
l'ours, les jeunes hommes se déguisent en ours et
parcourent la ville pour marquer les jeunes filles en
âge de se marier. Capturés par les chasseurs,
on leur apprend à danser, manger et boire au pourou.
La fête de l'ours se déroule en une
journée. Les ours d'un côté, les
chasseurs et les barbiers de l'autre. Les peaux de moutons
sont cousues sur les ours, les mains et les visages sont
enduits de suie. Ils s'élancent dans la ville marquer
de leur patte noire les villageoises. Poursuivis par les
chasseurs, les ours vont ainsi courir dans la ville tout
l'après-midi avant d'être capturés,
enchaînés et rasés pour devenir plus
"humains". Des jeunes, déguisés en vieillards,
attrapent les jeunes filles en robe pour passer une
bassinoire (appareil servant à chauffer les draps de
lit, dans lequel on a mis à brûler des soies de
porc, ça doit sentir fort le cochon grillé !)
sous leur jupes... Puis, les sardanes et un repas terminent
la fête...
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