La légende de Pyrène
Lundi 22 février 2010

D'après la mythologie grecque, au début des temps, après la création de la terre, un peuple, les Bekrydes, vivait dans de hautes montagnes et de profondes vallées. Le souverain, Bebryx, avait établi sa cour dans la plus grande grotte connue des hommes: La grotte de Lombrives. Pyrène, sa fille, une jolie jeune fille blonde, si jeune et si douce, était courtisée par tous les rois et seigneurs des environs. Mais aucun ne trouvait grâce à ses yeux. En Erythie, une contrée d'Espagne près de la mer, régnait Géryon. Il possédait un troupeau de bœufs rouges, très féroces, gardés par un molosse à deux têtes et un dragon à sept gueules. Hercule, le fils de Zeus, devait s'emparer des bœufs afin de les ajouter aux trophées qu'il avait déjà ramenés à Mycène. Armé d'une énorme massue et l'épaule recouverte de la peau du Lion de Némée, il longea les côtes de l'Afrique. Avant de passer sur l'autre continent (l'Europe), il éleva deux monolithes, un sur chaque rive qui depuis se nomment les Colonnes d'Hercule. Puis, Hercule arriva sur les terres des Bekrydes avec son troupeau. Connu pour ses exploits, il fut accueilli en héros et Bebryx, le roi des Bekrydes, le convia à un somptueux festin. La jolie jeune fille blonde, la fille de Bebryx, le roi des Bekrydes, était assise sur le seuil de la maison et filait sa quenouille. Elle rêvait comme toutes les jeunes filles de son âge à un beau et fort jeune homme. «Où es-tu donc ?» murmurait-elle. Mais seuls les animaux de la basse-cour et ses parents pouvaient l'entendre. Le roi, son père, grogna: «Il ne faut pas parler toute seule, cela attire les esprits !»


C'était justement ce que désirait Pyrène. Tout à coup, elle poussa un cri. Un jeune homme était là devant elle. «Qui es-tu ?» murmura-t-elle. «Je suis Hercule» lui répondit Hercule... Mais le roi, son père, était debout sur le seuil de la porte. «Je ne fais que passer et j'ai très soif. Je suis allé capturer les bœufs à cornes d'or et je retourne chez moi» dit Hercule. Pyrène lui versa à boire. Hercule revenait de l'extrémité du monde connu. Il avait marché longtemps. Pyrène regardait Hercule avec des yeux pétillants. Hercule comprit et revint à la nuit tombante. Pyrène et Hercule se parlèrent plus longuement mais toujours à voix basse. «J'aimerais tant que tu restes ici et que tu deviennes berger. Nous aurions le plus beau troupeau du pays» dit Pyrène. «Le soir, tu entendras mon appel quand je regrouperai le troupeau. Tu sauras alors que je ne tarderai plus» lui répondit Hercule. Elle se voyait filant la laine, il se voyait berger veillant sur ses moutons en les protégeant des ours et des loups. Tout l'été, ils se rencontrèrent dans la forêt. Parfois, quand il faisait trop chaud, ils allaient se baigner dans le torrent. Personne ne connaissait leur liaison. Hercule n'allait plus sur les chemins et Pyrène revenait chaque soir avec des paniers remplis de fraises, de mûres ou de myrtilles. Le temps des amours allait hélas prendre fin, les orages annonçaient l'automne. «J'irai trouver tes parents et on se mariera» dit Hercule. L'automne arriva, ce fut le dernier jour passé dans la forêt. Hercule attendait Pyrène assis sur un rocher et respirait l'odeur de l'herbe et des feuilles. Pyrène n'allait pas tarder. Soudain, Hercule entendit dans le ciel l'appel des oies sauvages qui retournaient vers son pays. «C'est un présage, il faut que je parte» se dit-il. Il partit aussitôt vers l'est, s'éloignant la forêt et de Pyrène. Pyrène alla près des rochers pour retrouver Hercule. Elle allait lui annoncer qu'elle attendait un enfant. Arrivée, elle appela Hercule mais il ne lui répondit pas. Alors elle comprit: Hercule était parti.

Elle courut aussitôt vers l'est, traversant les fourrés de ronces, grimpant aux flancs des collines, pataugeant dans les étangs. Elle ne s'arrêtait que pour boire et pour pleurer. Elle comprit qu'elle ne rattraperait jamais Hercule et se coucha sur l'herbe et poussa cri de tristesse. Les loups affamés arrivèrent, Pyrène lutta quelque temps en espérant que Hercule viendrait la sauver. Mais il n'y avait plus d'espoir. Elle lâcha son bâton en poussant un cri et les loups se jetèrent sur elle. Un ours brun la griffa, la terrassa, déchira son visage et son corps. Pyrène hurla de douleur. Au loin, Hercule entendit le cri de Pyrène. Il revint en courant, laissa tomber ses outils et ses travaux et d'un bond sauta par dessus les cimes et les torrents mais lorsqu'il arriva, il n'y avait plus sur le sol que quelques os blanchis. Fou de rage, il s'attaqua aux rochers, les remua et les jeta sur les loups. Ensuite il déposa les restes de la jeune fille sur des fleurs et des feuilles. Puis il empila de gros blocs de pierre en guise de tombeau. Il amassa ainsi les rochers créant une haute montagne. Dans la grandiose grotte de Lombrives, dans une salle ornée de roches dorées, eut lieu une grande cérémonie en présence des plus hautes dignités du royaume des Bekrydes. Hercule prononça ces quelques mots d'adieu: «Afin que ton nom, ma chère Pyrène, soit conservé à jamais par les hommes qui peupleront cette terre, ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l'éternité s'appelleront "Les Pyrénées"...» Avant de partir avec ses boeufs via la Gaulle, l'Italie, l'illyrie, l'Epire et l'Hellade vers Mycène et poursuivre la suite de ses travaux, il mit le feu, brûla tout, forêts, bois et prairies. Des marins grecs qui passaient au large auraient assisté à la scène. Ainsi sont nées les Pyrénées.

Le point culminant des Pyrénées se trouve en Espagne, le Pic d’Aneto (3 404 m). Longues de plus de 400 km, les Pyrénées s’étendent du pays Basque au pays Catalan. Elles sillonnent la France, l’Espagne et l’Andorre.



Espagne: La Catalogne interdit les corridas
Mercredi 28 juillet 2010

En Espagne, dans la région autonome de Catalogne, les députés ont voté l'interdiction des corridas. En fait, seules les arènes de Barcelone étaient encore en activité. En 1991, les Îles Canaries avaient déjà interdit les corridas. Si la roue, l'écartèlement, le bûcher, les pendaisons ou les exécutions à la hache étaient des traditions, fallait-il absolument les conserver ? Pourquoi pas les massacres des jeux du cirque tant qu'on y est. Il serait temps que le XXIe siècle s'humanise un peu. En mars, des personnalités françaises, admiratrices de corridas, s'étaient rendues à Barcelone pour participer au débat parlementaire avant le vote pour "sauver" cette boucherie. Selon la FLAC (Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas), une pétition envoyée par des élus français aux députés catalans en Espagne pour leur demander de préserver cette "tradition" comprenait les signatures de trois députés... morts. El País relate que le groupe anti-corrida "Prou !" (Assez !) avait rassemblé plus de 180 000 signatures dans une initiative populaire. Côté France, on voudrait nous faire croire que tous les Catalans sont assoiffés de ces massacres. Organisez un référendum et on verra. Avertissement: Cette vidéo est vraiment écœurante.


Jeudi 11 mars 2010

On peut aimer la Catalogne et dénoncer cette barbarie gratuite et particulièrement atroce. Faire souffrir et tuer uniquement pour le plaisir n'est pas humain. Faire souffrir par de tels supplices et tuer lentement pour prendre son pied est une tare sexuelle et psychologique. La torture à ce niveau est particulièrement sordide. Ce sont les jeux du cirque, les taureaux ont remplacé les gladiateurs et encore, les gladiateurs, eux, étaient armés.

La corrida a atteint sa forme actuelle au XVIIIe siècle. Depuis, la tauromachie a évolué dans le sens d’une violence apparemment moins choquante. Les chevaux sont protégés par un caparaçon, les corridas sont "moins sanglantes, moins violentes". Au XVIIIe siècle, le spectacle était si sanglant que les étrangers s’étonnaient de voir des femmes dans les gradins admirer ces boucheries. Puis, l’abattoir devient "esthétique", la mise à mort ou l’exécution finale se fait à l’épée, une arme blanche noble et militaire (plus au couteau de boucher, quoique, si le taureau ne meurt pas après l'estocade, il est achevé au couteau). L’épée donne son nom d’Espada au matador. La mise à mort de la corrida est une sordide mise en scène. Le "combat" se déroule ainsi (pour chaque taureau): Tercios, Faena (déroulement du combat de l'animal) et la corrida. La corrida débute, on "humilie" le taureau, on sectionne ou on lèse les muscles releveurs de la tête pour anéantir son système naturel de défense. C’est le rôle des picadors à cheval lors du premier Tercio. Puis, pour affaiblir le taureau, on multiplie les hémorragies en évitant de faire couler des flots de sang pour ne pas trop rappeler l’abattoir. Les hémorragies sont internes. Le matador laisse ses épées de 70 cm chacune, en général trois ou quatre, plantées dans les blessures en guise de "bouchons" et pour montrer la justesse des coups. Pour faire couler le sang jugé décoratif, on pique les artères du dos de la bête sacrifiée. Pour augmenter les hémorragies internes, le taureau est soumis à de brusques déplacements. La toile (lienzo) des vachers ou des garçons d’abattoir, en principe rouge, est un leurre en étoffe que suivent certaines races de bovins. Le temps que met le taureau pour découvrir la supercherie constitue l’unité de temps de la corrida. Le taureau comprend vite, il faut donc en tuer plusieurs pour assurer une durée suffisante au spectacle et satisfaire le public... L’action sur la piste dépend du taureau cherchant un refuge appelé territoire (querencia). Son choix doit être franc ou la pauvre bête est traitée de lâche (manso). Les mouvements codifiés (passes) du toréador imposent les déplacements du taureau blessé, fatigué, agonisant lentement sous les terribles lésions des piques, très profondes, et les hémorragies internes. Le matador entame ses effets spectaculaires: Il s’agenouille en tournant le dos au taureau épuisé, blessé, agonisant et les spectateurs l'admirent, le prenant pour un héros. Il y a aussi la "Véronique", où le matador présente la cape à deux mains au taureau, comme la sainte qui a essuyé le visage du Christ (...).


Catalogne