Grenoble 1968, Isère, France... Les Jeux
Olympiques d'hiver vont se solder par un désastre
financier. Les français vont éponger les
dettes pendant 25 ans. 5 décembre 1981: L'idée
des J. O. de Savoie est lancée; le 11
décembre, le projet prend forme à Val
d'Isère (Savoie), la station huppée de
Jean-Claude Killy et de Michel Barnier (originaire de La
Tronche, Isère, fief d'Alain Carignon). Depuis des
années, Barnier vise la Savoie où il occupe
désormais ses fonctions. Le 26 janvier 1983, le
dossier est déposé et le 27 avril 1984,
l'Association de Création du Comité de
Candidature est enregistrée. Sont nommés
président et vice-président: Michel Barnier et
Jean-Claude Killy. Du 3 au 6 juin 1986, la candidature de la
Savoie est défendue à Berlin-Est à une
cession du CIO (Comité International Olympique
présidé par Juan Antonio Samaranch,
multimilliardaire propriétaire de plusieurs banques
et membre de l'Opus Dei). 1986: Première
Cohabitation - Le 10 avril 1986, Jacques Chirac, premier
ministre, reçoit Michel Barnier et Jean-Claude Killy,
Henry Dujol (maire d'Albertville) et le Président du
Conseil Régional de Rhône-Alpes. Le 15 avril
1986, Barnier remet le dossier au Président de la
République. Le 17 octobre, le CIO réuni
à Lausanne attribue les XVIèmes Jeux
Olympiques d'hiver à Albertville. Lillehamer, qui
était candidate, est éliminée. Pour que
cette charmante bourgade de Norvège ne crie pas au
scandale, le CIO va changer la règle établie,
Lillehamer aura ses jeux non pas 4 ans mais 2 ans
après Albertville... Y aurait-il eu "arrangement"
entre les deux membres de l'Oeuvre, Michel Barnier
représentant le COJO et Antonio Samaranch
représentant le CIO ? 1987: La guerre éclate:
La querelle de clochers est engagée. Barnier en veut
trop et ignore totalement les stations de Maurienne qui
auront leur autoroute; les JO seront ceux de la Tarentaise,
la Maurienne récupérera la pollution et le
vacarme des PL. Killy, qui se sent lésé
financièrement, pique sa crise de nerfs et quitte
l'organisation (qu'il réintégrera plus tard,
nous verrons comment il sera récompensé). Le
24 février 1987, Michel Barnier est nommé
président du Conseil d'Administration du COJO
(Comité d'Organisation des Jeux Olympiques). Le
même jour, il dépose les statuts du COJO
à la Sous-préfecture d'Albertville.
Rappelons l'article 23 de la Constitution
Française:
Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles
avec TOUT mandat parlementaire, de TOUTE fonction de
représentation professionnelle à
caractère national et de TOUT emploi public ou de
TOUTE activité professionnelle... Évitons de
citer le Code électoral, les articles concernant
l'inéligibilité et les incompatibilités
sont tous arbitrairement ignorés et
bafoués.
SONT
MEMBRES DU COJO:
Jacques Chirac (Premier Ministre) - Charles Pasqua (Ministre
de l'Intérieur) - Édouard Balladur (Ministre
du Budget) - Alain Carignon (Ministre de
l'Équipement) - Bernard Pons (Ministre des Affaires
Étrangères) - Christian Bergelin (Ministre des
Sports) - Le Directeur des Sports - Le Préfet de la
Savoie - Michel Barnier (député de la Savoie)
- Jean-Claude Killy - Le CIO (Comité International
Olympique) - Le CNOSF (Comité National Olympique et
du Sport Français) - La FFS (Fédération
Française de Ski) - La FFSG (Fédération
Française des Sports de Glace) - La région
Rhône-Alpes - Le département de la Savoie
(présidé par Michel Barnier) - L'Association
de maires de Tarentaise.
Sont
désignés au Conseil d'administration du
COJO:
Le Président du Conseil Général (Michel
Barnier) - Le Ministre du Budget ( Édouard Balladur)
- Le Ministre des Sports (Christian Bergelin) - Le
Président du Conseil Régional
(Rhône-Alpes) - Le Préfet de Savoie - Le Maire
d'Albertville (Henry Dujol) - Michel Bally (PDG de la SFTRF
- Tunnel du Fréjus et autoroute de Maurienne) -
Michel Ziegler (Maire de Courchevel, inéligible pour
escroquerie) - Sont impliqués dans
l'affaire: La SAS
(Société d'Aménagement de la Savoie:
Barnier et le CA des Savoie) - l'AICS, le CILS
(Sociétés satellites de la SAS) - Les SIVOM,
l'OPAC, les HLM et la DDE.
Le 20 juillet 1988, Jean-Albert Corrand est nommé
Directeur Général du COJO en remplacement de
Claude Villain. Or, Jean-Albert Corrand n'est autre que le
PDG de la SATM (Société Auxiliaire de
Transport et de Matériel) (BBC) qui a le monopole
absolu sur le béton et le transport, ce qui explique
une envolée subite du prix du béton: +50%
dès 1988. 17 novembre 1987: Création de
l'association SAVOIE 92 avec (entre autres) Jean de Beaumont
(PDG de Rossignol) - Jérôme Monod (PDG de la
Lyonnaise des eaux) - Le Président de la Chambre de
Commerce et d'industrie. 8 septembre 1988: Création
de l'association CLUB COUBERTIN 92 avec (entre autres) IBM
France, Le Crédit Lyonnais, BIS, RENAULT, AGF, la
SNCF, la Poste, EDF, France Télécom, Air
France, Alcatel, Thomson, Evian, Yoplait, K-Way, La
Générale Sucrière, Vinco, Bose,
Gaspard, Vicat...
En 1988, Alain Carignon le clame haut et fort: «Avec
Barnier, c'est le grand amour...» En effet, on s'envoie
en l'air avec Air France et on voyage gratos avec les
bagnoles de chez Renault (qui disparaissent !)... En 1997,
le montant global du budget prévisionnel des JO est
de 3,176 milliards. En 1992, il dépasse les 12
milliards... Les Recettes des Jeux (en Francs)
- Source: Cour des
Comptes (Paris - 22 janvier 1996, document que Pierre Jox a
envoyé au RdM à sa demande) - Droits de
retransmissions: CBS
(USA): 1,458 milliard - NINE NETWORK (Australie): 51
millions - CBC (Canada): 60 millions - NHK (Japon): 54
millions - Droits d'utilisation des logos: 1,154 milliard
(673 millions en espèce, 481 millions en nature) -
Club Coubertin - Savoie 92: 1,018 milliard - Entreprises et
Services publiques: 394 millions - Vente des
équipements: 8,5 millions - Apport des
collectivités locales: 298 millions - Subventions du
FNDS (Fond National du Département Sportif): 412
millions, des communes: 246 millions, de la SNCF et d'EDF:
0,8 million, des Sociétés des Autoroutes de
Rhône-Alpes: 1,9 million - Vente des billets, timbres
et monnaies: 593 millions. Chaque entreprise était
assujettie à une COTISATION MINIMALE de 50 millions.
Ajoutons les 4 milliards de l'état, les
"crédits spéciaux", les emprunts non
remboursés et l'apport des banques. Le 6 mars 1987,
le Premier ministre Jacques Chirac arrive en Savoie avec
Michel Barnier et confirme le soutien de l'État, 4
milliards de Francs... et proclame: «Les Jeux
Olympiques de 1992 seront une grande "affaire" nationale
!»
1997: La
candidature des JO de "Lille 2004" nous a quand-même
coûté la bagatelle de quelques millions
d'Euros. Le 15 juillet
1992, date de dissolution du COJO, le découvert
était de 570 millions. Fin 1992, les
intérêts s'élevaient déjà
à 23 millions et le "litige fiscal" avait atteint
plus de 120 millions et 40 millions avec l'administration
fiscale (TVA). En 1997, les contentieux étaient
toujours en cours; et au fil des années, la dette
s'est accrue. Au total, les JO ont dépassé de
9 milliards le coût prévu. Le COJO a
versé au CIO (voir Jan Antonio Samaranch) 417,6
millions et 145,8 millions ont été
versés à un étrange Comité
National Olympique américain (...). Jean-Claude Killy
était alors un "homme d'affaires" implanté aux
USA.
Ce qu'il
faut enfin savoir: Des
lois ont été inventées (voir le Journal
Officiel de l'époque) pour régulariser la
situation du COJO (Association loi 1901 !) et le
remboursement de la TVA. D'autres lois furent
imaginées pour lui octroyer des "aides".
Édouard Balladur, Ministre du Budget de Jacques
Chirac, a modifié des lois pour transformer les
emprunts d'état en subventions et la prise en charge
d'une (grande) partie du déficit du COJO. Michel
Barnier sera nommé "collecteur du RPR" pour la
région Rhône-Alpes. En 1995, cumulant un peu
trop de mandats (?), Michel Barnier laisse sa place de
président de la SAS (Société
d'Aménagement de la Savoie) à Auguste
Picollet, suppléant d'Hervé Gaymard,
lui-même suppléant de Michel Barnier au
département de la Savoie. Nos braves hommes ne sont
alors que ministre et secrétaire d'état
d'Alain Juppé, premier ministre de Jacques
Chirac.
Lorsque je me suis présenté aux
législatives de 1997 en Savoie, le Conseil
Constitutionnel a bien eu du mal à "rejeter" ma
requête en annulation.
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