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1) Martin XB-51
USA - 1949 - Triréacteur à géométrie variable

Le triréacteur Martin XB-51 est directement issu de la technologie de l'Allemagne durant la guerre de 1939-1945. L'USAF a lancé l'étude du Martin XB-51 après la guerre dans le cadre d'un concours d'avion d'assaut lourd. Le XB-51 était en réalité le Messerschmitt Me P-1102/105 amélioré (1) et armé de 8 canons de 20 mm dans le nez et pouvant transporter 4 700 kg de bombes. Tout comme le Messerschmitt Me P-1102/105, le XB-51 avait une aile en flèche à géométrie variable. L'angle pouvait être choisi en position de décollage, de croisière et d'approche. La charge alaire étant élevée, l'appareil comportait une grande surface de volets. L'empennage était en "T" avec un stabilisateur horizontal surélevé. Au décollage, quatre fusées d'appoint à propergol venaient s'ajouter aux trois turboréacteurs. Un parachute de freinage était utilisé à l'atterrissage. Deux ingénieurs inventèrent la trappe de soute à bombes rotative sur un axe longitudinal. Seulement deux prototypes du XB-51 ont été construits, ils se sont écrasés. Le programme du XB-51 fut abandonné.

Toutefois, le concept triréacteur (avec un réacteur dans la dérive arrière) et l'empennage en "T" ont été repris sur de nombreux avions jusqu'à aujourd'hui. Les ailes à géométrie variable ont été adaptées sur de nombreux avions. On retrouvera le principe du train central avec des roulettes au bouts des ailes sur le Harrier britannique à décollage vertical (5 novembre 1981) et le Vautour français.

Envergure: 16,15 m - Longueur: 24,38 m - Vitesse: 1030 Km/h - Portée 2580 Km - Réacteurs: 3 General Electric J47-GE7-13

1) Messerschmitt Me P-1102/105



2) Vautour
France - 1951 (Armée de l'Air) - Biréacteur

En 1951, Jean-Charles Parot, ingénieur à la SNCASO, propose le Vautour SO.4050 à l'état-major de l'Armée de l'Air, un dérivé du prototype SO.4000, un biréacteur à ailes et empennage en flèche. Le train d'atterrissage "monotrace" était constitué de deux "diabolos" ventraux et de deux "balancines" latérales rétractables dans les nacelles moteurs. Trois versions ont été prévues: un monoplace d'attaque au sol (Vautour A), un biplace de bombardement (Vautour B) et un biplace de chasse tout temps (Vautour N). Le premier prototype fit son premier vol le 16 octobre 1952 à Melun-Villaroche. D'abord propulsé par deux Atar 101B, il fut ensuite équipé de deux Atar 101C qui lui permirent de franchir le mur du son le 30 juin 1953. Un deuxième Vautour (version A), vola pour la première fois le 16 décembre 1953, et un troisième, un Vautour B, le 5 décembre 1954, équipé de deux réacteurs Amstrong-Siddeley Sapphire. L'Armée de l'Air reçut son premier Vautour B le 22 mars 1955. L'Escadron Marche 85 (Loire) fut équipé de Vautour "N" et "B" dans le cadre des campagnes d'essais de la bombe atomique. 140 exemplaires furent construits de 1956 à 1959, 30 Vautour IIA, 40 Vautour IIB et 70 Vautour IIN.

Le Vautour entra en service dans l'Armée de l'Air en 1956 mais beaucoup de IIA et de IIB ne connurent qu'une très brève carrière. La plus grosse partie d'entre eux fut livrée à Israël (qui cherchait à remplacer ses De Havilland Mosquito) où ils prirent une part active à la guerre des six jours en 1967 en attaquant des aérodromes en Irak et en Égypte puis à la guerre du Youm Kippour en 1973. Les versions IIA et IIB sont restées en service jusque dans les années 1970 en France et en Israël. Le Vautour IIN finit sa carrière au sein de l'Armée de l'Air en 1974. Certains exemplaires finirent au Centre d'Essais en Vol de Bretigny où ils servirent comme "bancs d'essai volants" pour la mise au point des radars du Mirage 2000. Le Vautour ressemble beaucoup au Martin XB-51 en biréacteur (réacteurs placés sous les ailes) avec une dérive classique et des ailerons en flèche. On retrouve le principe du train central avec des "balancines" latérales rétractables comme sur le Harrier britannique à décollage vertical de 1981. Tout cela est issu de la technologie allemande (1) de 1939/1945. Le 19 octobre 1960, au Sahara en Algérie, la France a procédé au largage de la bombe atomique "VE8" à partir d'un Vautour IIB (numéro 602)... Le VE8-1 était le prototype de la future bombe atomique française destinée à équiper le Mirage IV. Pas mal d'essais de la bombe atomique française furent "ratés" (explosion des ogives, ogives perdues, etc...).

Modèle Sud-Ouest SO.4050 Vautour IIN
Envergure: 15,09 m - Longueur: 15,57 m - Vitesse: 1160 km/h - Plafond: 15 000 m - Autonomie: 2575 km
2 turboréacteurs SNECMA Atar 101E-3 de 3500 kgp - Armement: 4 canons de 30 mm et 104 roquettes
Autres versions
Envergure: 15,10 m - Longueur: 17,30 m - Hauteur: 5 m - Vitesse: 1160 km/h- Plafond: 15 000 m - Autonomie: 2575 km
Moteurs: Réacteurs SNECMA Atar 101E-5 de 3700 kgp - Équipage: 1 ou 2 personnes
Armement: 4 canons DEFA 552 de 30 mm, roquettes ou engins autoguidés Matra 511 sous la voilure



3) BELL X-5
USA - 1951 (USAF) - Monoréacteur monoplace à géométrie variable

Le Bell X-5 est la copie conforme du Messerschmitt P.1101 capturé à la fin de la guerre et amené aux USA. Il fit son vol expérimental le 20 juin 1951. Le P.1101 (1) avait des ailes repliables pouvant uniquement être ajustées au sol. La grande nouveauté apportée au X-5 est de pouvoir actionner les ailes en vol de 20 à 60 degrés. La version US sera bientôt équipée d'un turboréacteur Allison J35-a-17. C'est le premier avion US à géométrie variable de l'histoire de l'aviation. Le 13 octobre 1953, le premier X-5 de l'USAF s'est écrasé, son pilote s'est tué. Les autres X-5 ont été confiés aux pilotes de la NASA. Le 25 octobre 1955, Neil Armstrong (le premier astronaute qui foula le sol lunaire en juillet 1969) effectua l'ultime vol sur un X-5. L'avion fut retiré du service. Des épaves furent découvertes en 1945 par les Alliés. En fait, un appareil entier a été ramené aux USA. Le prototype incomplet d'un Messerschmitt P.1101 fut récupéré par les Américains en 1945 à l'installation d'Oberammergau en Bavière en Allemagne. Ramené aux États-Unis, et bien qu'endommagé pendant le transport, le prototype du P.1101 a été livré à l'usine de Bell à Buffalo à New York.

L'équipe technique, dirigée par Robert Wood J., a étudié la conception de l'appareil et présenté une proposition pour un avion similaire. En fait, le X-5 a été beaucoup amélioré par rapport au P.1101. Trois positions de balayage de l'aile à 20°, 40° et 60° et la possibilité de manipuler en vol la géométrie variable. Mais le X-5 avait beaucoup de défauts d'aérodynamique. La queue mal positionnée et la dérive pouvait conduire à un décrochage en vrille, l'avion était irrécupérable. C'est ce qui a provoqué le crash de l'appareil et la mort de son pilote d'essai en 1953. Ceci a conduit à l'annulation du projet de l'US Air Force et à modifier le X-5 pour un avion de combat tactique destiné à l'OTAN et à d'autres pays étrangers.

1 turboréacteur Allison J35-a-17 - Longueur: 10,16 m - Vitesse: 1 046 km/h - Altitude: 21 765 m
Envergure (ailes ouvertes): 9,39 m - Envergure (ailes repliées): 5,66 m

1) Messerschmitt P.1101


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