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1) Focke-Wulf Triebflügel
Avion expérimental à décollage et atterrissage vertical - Allemagne - 1944

La société Focke-Wulf avait conçu un projet d'avion de type ADAV (aéronef à décollage et atterrissage vertical) désigné Triebflügel (aile motrice) dont la voilure aurait consisté en un rotor tripale dont chacune aurait été équipée d'un réacteur orientable à son extrémité. Dès 1940, Otto von Holst construisit des maquettes formées d’un fuselage autour duquel tournaient deux rotors contrarotatifs tripales pouvant voler depuis la vitesse zéro (vol stationnaire) jusqu’à une vitesse maximale définie. Début 1944, il présenta ses maquettes au bureau d’études de Focke-Wulf à Bad Eilsen. L’ingénieur Otto von Pabst et le constructeur aéronautique von Halem se penchèrent sur le problème. La même année, ils conçurent un chasseur ADAV: Le Triebflügel. L’utilisation, en l’extrémité de pale, de statoréacteurs de type Lorin (dépourvus de pièces mobiles) de 840 kp de poussée chacun, aurait permis d’annuler le couple induit et donc de s’affranchir du deuxième rotor. L’aile-rotor tripale (Triebflügel) devait tourner sur des roulements autour d’un tube placé au niveau du centre de gravité du fuselage de l’appareil. Les moteurs Lorin ne fournissant une poussée qu’à partir d'une vitesse minimum de 300 km/h, des moteurs-fusées de type Walter devaient donner au rotor la vitesse de rotation initiale nécessaire.

La fin imminente de la Seconde Guerre mondiale ne permit pas de procéder à la construction et à la mise au point, cependant ce projet futuriste a inspiré les concepteurs des prototypes Convair XFY-1 et Lockheed XFV-1. Bien que resté à l'état de projet, le chasseur Focke Wulf Triebflugel, conçu par Heinz von Halem en Septembre 1944, était une très intéressante étude du vol avec aile rotative et présentait des caractéristiques très inhabituelles. L'appareil était un chasseur à décollage vertical reposant sur les empennages arrières et obtenait sa poussée ascensionnelle par trois ailes en rotation autour du fuselage. Ces ailes rotatives était positionnées approximativement à un tiers de la longueur du fuselage à partir du nez de l'appareil. Aucun couple de rotation n'était transmis au fuselage par les ailes étant donné que celles ci étaient propulsées par trois statoréacteurs montés aux extrémités. En dessous de la vitesse de fonctionnement des statoréacteurs (300 km/h) , les ailes étaient mises en rotation par trois boosters Walter montés en interne dans les nacelles des statoréacteurs. Le grand avantage de cette conception était un avion capable de décoller verticalement et avec une forte vitesse ascensionnelle et ceci sans piste préparée. L'appareil pouvait ainsi décoller depuis n'importe quelle surface dégagée, même en pleine ville. Le Triebflugel reposait verticalement sur le sol, supporté par ses quatre empennages qui comportait chacun un train déployable à une roue à son extrémité. Le train principal comportait une seule roue, situé à la base du fuselage, pendant le vol les roues étant rentrées dans des nacelles. Le pilote était logé dans un cockpit qui comportait une canopée en forme de bulle. L'armement était monté dans le nez et consistait en deux canons MG de 20 mm et deux autres MK de 30 mm. Le Triebflügel devait atteindre la vitesse de 1000 km/h.

Les ailes rotatives avait un angle de torsion croissant de l'implanture vers l'extrémité à la manière du pas d'une hélice et pas de surface de contrôle, La portance des ailes étant ajustée par la vitesse de rotation et l'angle d'inclinaison. Le contrôle de l'appareil se faisait au moyen des surfaces mobiles des empennages arrières. En vol horizontal, et en absence d'une voilure conventionnelle, la portance était généré par le principe de la "radial lift force" et les surfaces mobiles arrières devait être abaissées légèrement pour participer à la poussée ascensionnelle. Le décollage devait se faire avec une inclinaison d'ailes de +3 degrés. Une fois en vol, les ailes devaient être graduellement inclinées jusqu'à 90 degrés ce qui les transformait en ailes relativement classiques. La transition du vol vertical vers le vol horizontal et vice versa posait de grandes difficultés pour le pilote. Les manoeuvres d'atterrissage (le pilote était en position allongée dans le nez) devait se faire à reculons. Après la guerre, quelques études de ce type d'avions furent reprises notamment par les États Unis. Des chasseurs propulsés par des turbomoteurs entraînant des hélices contrarotatives montées dans le nez de l'appareil furent testées sans grand succès (Convair XFY-1 et Lockheed XFV-1).

Le train d'atterrissage était constitué d'une roue principale à l'arrière du fuselage et de quatre roues auxiliaires à l'extrémité de chaque surface de l'empennage arrière cruciforme. La roue principale était montée sur un train rétractable avec une jambe de 50 cm qui se rétractait longitudinalement dans le fuselage. Les quatre roues auxiliaires étaient montées sur une jambe rétractable fixée sur un longeron d'empennage.



2) Focke-Wulf VTOL
Soucoupe VTOL - Allemagne - 1945

On sait très peu de choses sur ce VTOL (décollage et atterrissage vertical). L'avion disposait de deux énormes hélices situées dans le centre de l'avion (une aile quasiment circulaire) avec des rotations dans des directions opposées, annulant ainsi les problèmes de couple. À basse vitesse, le contrôle était obtenu en faisant varier la puissance de chaque hélice. La puissance devait être fournie par un turboréacteur inconnu. Le train d'atterrissage était constitué de deux jambes pour le train principal de chaque côté des hélices centrales et une petite arrière. Une seule nageoire au gouvernail aidait la stabilité latérale à des vitesses plus élevées. Le pilote était assis dans une nacelle (poste de pilotage) à l'avant du fuselage. Rien ne nous est jamais parvenu de ce projet très intéressant (...). Le professeur Heinrich Focke de Focke-Wulf fut l’un des constructeurs d’avion les plus créatifs en matière de VTOL et d’hélicoptères. Les appareils de type «Lift Fan» (appareils à soufflantes carénées ou à rotors carénés) ont des systèmes de propulsions séparés: Soufflantes carénées installées dans l’épaisseur des ailes, le moteur de croisière et un moteur à deux hélices (et/ou un ou deux turboréacteurs).

La transition entre le vol vertical et le vol de croisière est obtenue par le passage de l’un à l’autre système. Ce système est relativement simple par rapport aux rotors basculants, aux ailes basculantes ou encore aux soufflantes carénées orientables. En effet, dans le concept «Lift Fan», les rotors sont fixes, il n’y a pas besoin d’un lourd et complexe système de basculement.



3) VTOL Heinkel Wespe - Lerche II
Avions expérimentaux à décollage et atterrissage vertical - Allemagne - 1944

L' intercepteur VTOL Wespe (Guêpe) a été conçu par Heinkel à Vienne à la fin de 1944. L'engin pouvait décoller et se poser presque n'importe où. Le Heinkel Wespe possédait une aile principale circulaire à laquelle étaient attachées deux petites ailes sous le cockpit. Le pilote était assis dans le nez avec une excellente vision grâce à une grande verrière soufflée. Deux canons de 30 mm MK-108 ont été envisagés situés dans des supports de chaque côté du cockpit. Le Wespe était propulsé par un turbopropulseur entraînant une hélice à six pales avec une poussée supplémentaire fournie par un réacteur alimenté par une prise d'air située sous le cockpit. Le train d'atterrissage était composé de 3 trois roues fixées sur l'empennage de queue. Comme la fin de la guerre approchait, le projet n'a pas été développé mais une version avec une aérodynamique améliorée a été proposée: Le Lerche II. Le Lerche II a été développé d'après le Heinkel Wespe avec une configuration de moteur beaucoup moins complexe et diverses améliorations techniques. Heinkel, Kurt Reiniger et Gerhard Schulz ont commencé le projet le février 25 octobre 1945, il a été terminé le 8 mars 1946. Le Lerche garde l'aile circulaire, mais avec deux moteurs en tandem avec contre-hélices.

Le VTOL conservait les deux canons de 30 mm MK-108. Dans cette version, le pilote était couché sur le ventre. Le Lerche aurait été un intercepteur VTOL exceptionnel pouvant décoller et atterrir n'importe où, la Schwarzwald aurait été idéale pour ce type d'engin. Déjà avant, les Allemands étaient des pionniers dans le développement d'hélicoptères. Le rival de Heinkel, Focke-Wulf, avait imaginé le "Triebflügel" ADAV, Heinkel a commencé à travailler sur le "Wespe" puis sur le "Lerche II" équipés d'une aile circulaire comprenant de massives hélices à pas variable contrarotatives sur le centre du fuselage. L'avion était lancé debout comme une fusée, le pilote devait ajuster la poussée et la hauteur des rotors comme un hélicoptère. Pour atterrir, il inversait la procédure. La machine reposait sur un train tricycle ridiculement petit. Les travaux sur le "Wespe" ont commencé en 1944 et en 1945 sur "Lerche II" ou Lärche (Alouette en allemand). Le "Lerche" est la versions bimoteur VTOL du "Wespe" (Guêpe). Le Lerche dispose de 2 Daimler Benz DB605D entraînant des hélices contrarotatives éliminant le phénomène de couple. Il dispose d'une aile annulaire soufflée qui assure la portance. Le pilote est en position couchée sur le ventre dans le nez vitré de l'appareil. Durant les phases de décollage et d'atterrissage, il se retrouve donc debout. L'armement envisagé est composé de 2 Mk 108 de 30 mm sur les flancs de fuselage ainsi que de 3 missiles radio guidés X4. Si le "Wespe" et le "Lerche II" n'ont jamais été construits, le XFY1 de Convair (USA), le XFV1 "Pogo" de Loockeed (USA) et le "Coléoptère" (France) furent construits et ont volé dans les années 1950. Curieusement, les performances et l'armement étaient assez proche du Lerche. Le soucis de tous ces appareils, c'est le retour au sol, la transition entre vol horizontal et vol vertical est critique.

Équipage: 1 pilote - 2 motopropulseurs - Envergure (diamètre) 4 m - Diamètre de l'hélice: 4,0 m
Largeur du fuselage: 1,25 m - Longueur du fuselage: 9.4 m - Longueur: 9,40 m (10,0 m avec les roues)
Max. Vitesse: 800km/h - Armement: 2 canons de 30 mm MK-108 + 3 missiles



4) Focke-Wulf FW 500 - VTOL "Kugelblitz"
Soucoupe à hélice - Allemagne - 1945

Le VTOL Focke-Wulf FW 500 "Kugelblitz" était une aile en forme de disque où tournait tout autour une énorme hélice à 9 pales. L'engin était propulsé par un grand turbo-propulseur logé en position centrale sous le poste de pilotage blindé avec deux prises d'air. Cette aile (ou soucoupe à hélice) ADAV pouvait décoller et atterrir verticalement et voler comme un «Harrier» ou comme un hélicoptère, dans toutes les directions, ou en position stationnaire en l'air. La poussée de l'échappement était déviée de la buse centrale orientable sous le disque et à des buses orientables sur la bague tournante de l'hélice. Sa vitesse de rotation étant très élevée, les bombardiers ennemis le voyaient comme un soucoupe circulaire flamboyante. Le Focke-Wulf FW 500 "Kugelblitz était équipé de six canons Mauser MG 213, de R100BS à obus incendiaires, de roquettes et de systèmes Oberon de tir automatique. Cet "avion" VTOL pouvait avoir un rôle multi-opérationnel (intercepteur, destructeur de chars, etc...) et pouvait décoller de refuges dans des bois près d'une autoroute (de Berlin, Hambourg ou de Neu-Ruppin par exemple). Le FW 500 était un engin opérationnel, et bien que le prototype a sans doute été détruit durant la guerre, des Focke-Wulf FW 500 "Kugelblitz" aurait été livrés le 7 mai 1946 à la JagdVerband.


© Juin 2012 by Michel Mahler - Le Réveil des Marmottes

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