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1) Lockheed Martin F-22 Raptor
Avion de chasse furtif - USAF - États-Unis - 1990

Le Lockheed Martin F-22 Raptor est un avion de chasse furtif développé par les États-Unis à la fin des années 1980 afin de remplacer les F-15 de l’US Air Force. Initialement conçu pour les combats aériens, il est également capable d’assurer des missions de soutien militaire au sol. Lockheed Martin est à l’origine de la majeure partie de l’avion, dont le système d’armement, ainsi que de l’assemblage final. La division défense de Boeing a de son côté fourni les ailes et le fuselage arrière et s’est chargé de l’intégration de l’avionique. L’avion a été désigné F-22 et F/A-22 avant sa mise en service dans l’USAF en décembre 2005 où il reçut officiellement la dénomination F-22A. Il est plus souvent appelé F-22 Raptor. Les États-Unis considèrent le F-22 comme un élément stratégique au maintien de la puissance aérienne de l’US Air Force, affirmant qu’il reste inégalé par tout autre avion de chasse existant ou en développement. Son coût de développement élevé, son peu d'intérêt militaire, son interdiction à l'exportation par les États-Unis et la conception du F-35 (avion de chasse plus polyvalent qui devait être moins cher), le coût élevé d'entretien du revêtement assurant sa furtivité, ont abouti à mettre fin à la production du F-22 Raptor.

En avril 2009, le Département de la Défense des États-Unis propose de mettre un terme, avec l'aval du Congrès, à ses commandes. Le Sénat et la Chambre adoptent en juillet 2009 un projet de loi budgétaire cessant tout financement à sa production. Au début des années 1980, l'administration Reagan commença les travaux sur le programme ATF (Advanced Tactical Fighter) destiné à remplacer les F-15 et F-1. Le projet fut soumis aux constructeurs en septembre 1983. En parallèle, Pratt & Whitney et General Electric étaient chargés de proposer un moteur. L'appel d'offres définitif fut émis en septembre 1985. Sept constructeurs différents répondirent et, en octobre 1986, le Pentagone annonça que deux projets avaient été retenus : celui de Lockheed de Northropé. Deux prototypes de chaque proposition furent commandés, tous deux à ailes trapézoïdales, le Lockheed YF-22 et le Northrop YF-23. Le premier prototype du YF-22 fit son vol inaugural que le 29 septembre 1990 équipé de réacteurs General Electric F120. Le second prototype, avec des Pratt & Whitney F119, fit son premier vol le 30 octobre 1990. En avril 1991, l'USAF annonça que le YF-22 avait remporté la compétition avec le moteur Pratt & Whitney F119. Le programme avait beaucoup de retard et les coûts étaient largement dépassés (prix unitaire plus que doublé). La version biplace F-22B fut abandonnée. Le Raptor fut re-désigné quelque temps F/A-22 et doit être capable à terme d'effectuer des missions air-sol. Le 6 avril 2009, le Secrétaire à la Défense des États-Unis, Robert Gates, a demandé l'arrêt de la production après 187 exemplaires livrés. Le 187e et dernier exemplaire de l'avion de série est sorti d'usine le 13 décembre 2011 et sera livré à l'USAF à la fin du premier semestre de 2012, ce qui fait, avec les 8 prototypes, un total de 195 avions construits.

Constructeur: Lockheed Martin - Avion de chasse furtif - Premier vol: 29 septembre 1990 (YF-22) - Mise en service: 15 décembre 2005
Équipage: 1 pilote - Moteurs: Deux Pratt & Whitney F119-PW-100 type turboréacteurs avec postcombustion
Envergure: 13,56 m - Longueur: 18,90 m - Hauteur: 5,05 m - Surface alaire: 78,04 m2
Vitesse maximale: 2 414 km/h (Mach 2,2) - Plafond: 19 812 m - Rayon d’action: 2960 km
Armement interne: 1 canon rotatif à 6 tubes M61A2 de 20 mm
3 soutes pour 6 missiles air-air AIM-120 AMRAAM et 2 AIM-9 Sidewinder ou 2 Sidewinder et 2 JDAM de 454 kg (ou 8 bombes de 113 kg)
Armement externe: 9 tonnes sur 4 pylônes sous les ailes (8 missiles ou 4 réservoirs de carburant)



2) McDonnell Douglas F-15 Eagle
Avion de chasse - USAF - États-Unis - 1972

Le McDonnell Douglas F-15 Eagle est un avion de chasse conçu par les États-Unis dans les années 1970. Il est utilisé principalement par l'USAF mais a également été exporté vers quelques pays, dont Israël et le Japon qui l'a construit sous licence. Une version d'attaque au sol a également été mise au point, le F-15E Strike Eagle. À partir du milieu des années 1960, l'US Air Force entreprit une série d'études en vue du développement d'un nouvel avion de combat, sous la désignation F-X. Alors que l'engagement des États-Unis dans la guerre du Viet Nam allait croissant, les limites des avions en service (le F-4 Phantom) face aux Mig Nord-Vietnamiens devenaient de plus en plus évidentes. Le développement d'une nouvelle génération de chasseurs soviétiques incita l'USAF à disposer d'un nouvel appareil. En février 1968, l'US Air Force limita officiellement le programme F-X au développement d'un avion désigné F-15. L'appel d'offres officiel parut le 30 septembre 1968, stipulant, entre autres, une charge alaire faible, un rapport poids-poussée élevé, un radar capable de suivre des cibles évoluant plus bas que l'appareil, un rayon d'action suffisant pour pouvoir atteindre l'Europe depuis les États-Unis, une vitesse maximale de Mach 2,5, etc... Trois constructeurs répondirent à ce programme: Fairchild, North American et McDonnell Douglas (aujourd'hui Boeing).

Le premier prototype monoplace sortit d'usine le 26 juin 1972 et fit son premier vol le 27 juillet 1972, le premier vol d'un F-15B ayant lieu le 7 juillet 1973. Le F-15 a un fuselage métallique semi-monocoque. Les ailes, montées en position haute sur le fuselage, la faible charge alaire participe ainsi à l'agilité de l'avion. Le pilote, assis sur un siège éjectable McDonnell Douglas ACES II, jouit d'une visibilité exceptionnelle. La propulsion des premières versions était assurée par deux réacteurs à double flux Pratt & Whitney F100-PW-100 de 111,2 kN de poussée avec postcombustion, alimentés par deux entrées d'air à géométrie variable. La version F-15C est la première version du F-15 capable d'emporter des réservoirs FAST plaqués le long du fuselage. Contrairement aux réservoirs classiques emportés sous les ailes, ces réservoirs augmentent l'autonomie sans diminuer de façon notable les performances. Ils peuvent également contenir des équipements électroniques supplémentaires à la place d'une partie du carburant. De plus, d'autres réservoirs de carburants ont été ajoutés dans les ailes et dans le fuselage. L'augmentation du poids de l'avion a entrainé un renforcement du train d'atterrissage et des freins. La version biplace correspondante est le F-15D. Le premier F-15C a fait son vol inaugural en février 1979 et les livraisons ont commencé au début des années 1980.

Le F-15E Strike Eagle est un F-15D modifié en 1986 pour une capacité multirôle et d'attaque tout temps. Le F-15E Strike Eagle peut emporter deux bombes nucléaires Mk.51 ou B61... Le Streak Eagle (à ne pas confondre avec le Strike Eagle) est un F-15A modifié en 1974-1975 pour battre des records de vitesse ascensionnelle. L'aérofrein, les volets, le radar, les systèmes électroniques et l'armement ont été supprimés pour alléger l'avion poncé pour améliorer l'aérodynamisme. Les vols s'effectuaient à partir d'une base du Dakota du Nord avec un minimum de carburant. Le Streak Eagle a battu huit records améliorés entre 1986 et 1988 par le Sukhoï P-42, version de record du Su-27 (URSS).

Un des rôles les plus surprenants du F-15A était la destruction de satellites. Le TAC (Tactical Air Command) décide de modifier une quarantaine de F-15A/B spécialement équipés pour emporter un ASM-135 (ASAT AntiSATellite Missile) sous son point ventral. L’URSS pouvait détecter un départ de fusée destinée à tuer un satellitealors qu’un F-15 avec 1 missile ventral pouvait passer inaperçu au milieu d’autres F-15. La détection ne pouvant se faire qu’après le tir du missile. L’avion devait effectuer une monté à 65° à Mach 1.22, le missile étant tiré à une altitude de 11 600 m. Le troisième essai fut effectué le 13 septembre 1985 en condition réel sur un satellite obsolète P78-1. Le pilote fut le premier (et le dernier) à abattre un satellite. Le programme s’arrêta en 1988, le Congrès américain craignait que le développement de cette arme ne relance une course aux armements.

Une version intégrait des éléments de furtivité: Le F-15SE Silent Eagle, présenté le 17 mars 2009 et basée sur le F-15E. Des modifications sont apportées: matériaux absorbant les ondes émises par les radars, stabilisateurs horizontaux à 15°, armement dans des soutes dérivées des réservoirs de carburant détachables, radar APG-63(V)3 et système de guerre électronique BAE Systems lui permettrent d'améliorer sa discrétion. Des variantes expérimentales n'ont pas dépassé le stade de prototype: F-15S/MTD: Version à décollage et atterrissage courts du F-15 avec des moteurs à poussée vectorielle bidimensionelle et des ailes en canards (gouvernes de profondeur de F-18). F-15 ACTIVE: Version du F-15S/MTD avec des moteurs à poussée vectorielle tridimensionelle au lieu de bidimensionelle. F-15 IFCS: Version du F-15 ACTIVE dont l'avionique a été améliorée.

Constructeur: McDonnell Douglas - Avion de chasse - Premier vol: 27 juillet 1972 - Mise en service: 9 janvier 1976
Équipage: 1 pilote - Motorisation: 2 Pratt & Whitney F100 type turboréacteurs avec postcombustion de 129 kN avec postcombustion
Envergure: 13,05 m - Longueur: 19,43 m - Hauteur: 5,63 m - Surface alaire: 56,5 m2
Vitesse maximale: 2 660 km/h (Mach 2,5) - Plafond: 20 000 m - Rayon d’action: 1 950 km
Armement interne: 1 canon de 20mm M61A-1 (940 obus)
Armement externe: 6 missiles AIM-7 Sparrow (puis AIM-120 AMRAAM) et 4 AIM-9 Sidewinder



3) Nord 1500 Griffon II
Chasseur - Prototype - France - 1957

Le Nord 1500 Griffon II est un prototype de chasseur supersonique développé dans les années 1950 par Nord-Aviation en réponse à un appel d'offres de l'Armée de l'Air pour un chasseur capable de Mach 2. Le Griffon faisait appel à la propulsion mixte par turboréacteur et statoréacteur à la manière des avions Leduc. Le turboréacteur permettait à l'avion de décoller seul et le statoréacteur fournissait la poussée nécessaire aux grandes vitesses que n'aurait pas permis la faiblesse des turboréacteurs français de l'époque. Contrairement au Leduc 022, le Griffon reposait sur une étude aérodynamique aboutie avec une voilure delta, un empennage "canard" à l'avant et un fuselage optimisé. Un premier exemplaire Nord-1500-01 "Griffon" sans statoréacteur fit son premier vol le 20 septembre 1955 piloté par André Turcat (le futur pilote d'essai du Concorde). Après son premier vol en 1957, le second exemplaire Nord-1500-02 Griffon II démontra de manière spectaculaire le bien-fondé de sa conception en enlevant le record du monde de vitesse le 25 février 1959, aux mains d'André Turcat puis en atteignant la vitesse de Mach 2,19.

La vitesse de l'avion n'était en fait limitée que par l'échauffement de sa structure en acier dû à la résistance de l'air (le "mur de la chaleur"). Les formidables performances du Griffon II ne débouchèrent cependant pas sur une utilisation opérationnelle. Fin 1958, l'Armée de l'air trancha en faveur du Mirage III de Dassault. L'unique exemplaire construit du Griffon II est aujourd'hui exposé au Musée de l'air et de l'espace du Bourget.

Constructeur: Nord-Aviation - Prototype - Premier vol: 1957
Motorisation: 1 Turboréacteur SNECMA Atar 101E-3 + 1 Statoréacteur - Poussée unitaire: 34,3 kN + 68,0 kN
Envergure: 8,10 m - Longueur: 14,54 m - Surface alaire: 32,0 m² - Vitesse maximale: 2 330 km/h (Mach 2,19)



4) Mirage III
Avion de chasse - France - 1956

Le Mirage III est un avion conçu par le constructeur aéronautique français Dassault Aviation à la fin des années 1950. C'est le premier avion de combat européen capable de dépasser une vitesse de Mach 2 en vol horizontal. Le Mirage III a donné lieu à de nombreuses variantes et a été exporté à 21 pays. La Suisse, l'Australie et la Belgique l'ont construit sous licence. Israël a réalisé localement des avions basés sur le Mirage III (le Nesher et le Kfir). Début 1953, l'Armée de l'Air française établit la fiche technique d'un avion de chasse léger pouvant monter à 15 000 mètres en 4 minutes et atteindre Mach 1,3 en palier. Sept constructeurs répondent, notamment Dassault avec le MD 550 Mystère Delta, un petit biréacteur à aile delta propulsé par deux réacteurs Armstrong-Siddeley Viper et équipé d'une fusée SEPR.66 fournissant une accélération supplémentaire pour la montée. Deux prototypes sont commandés en mars 1954, le second devant être propulsé par deux réacteurs Turbomeca Gabizo et deux fusées. Le premier vol du MD 550-01 a lieu le 25 juin 1955 et les essais durent 6 mois. Le prototype reçoit quelques modifications et atteint Mach 1,3 en vol horizontal et Mach 1,6 avec la fusée SEPR. En février 1956, l'avion reçoit la nouvelle désignation: Mirage. En juillet 1956, l'Armée de l'Air modifie son appel d'offre et abandonne le développement des prototypes, Le MD 550-02 restera inachevé.

Dassault finance -sur ses fonds propres- un MD 550-03 qui reprend la voilure du 02 et un réacteur SNECMA Atar 101-G. Le MD 550-03 est désigné Mirage III, le 02 Mirage II et le 01 Mirage I. Le premier vol du Mirage III 001 a lieu le 17 novembre 1956. Le 19 septembre 1957, il atteint Mach 1,8 en vol horizontal avec sa fusée SEPR. La vitesse est limitée par la forme des entrées d'air. Des cônes mobiles sont installés en juillet 1957. En mai 1957, 10 avions de pré-série sont commandés. Désignés Mirage IIIA, ces avions sont légèrement plus grands, le fuselage est allongé de 1,40 mètre et l'envergure augmentée de 0,64 mètre. Le premier exemplaire de pré-série fait son envol le 12 mai 1958. L'avion atteindra Mach 2,2 (avec la fusée d'accélération). Pendant les essais, chacun des 10 exemplaires participe à une phase particulière du programme afin d'accélérer la mise au point.

La production en série se décline en 4 versions principales: Mirage III B (B = biplace, entraînement), premier vol le 20 octobre 1959. Le fuselage est allongé de 58 cm pour installer un second siège. Il n'emporte ni canons ni radar. Après l'apparition du Mirage IIIE, il sera remplacé par le Mirage IIIBE équipé du radar de navigation mais toujours sans radar de tir. Mirage III C (C = chasseur, premier vol le 9 octobre 1960) équipé d'un radar de tir Cyrano I bis et du réacteur Atar 9B. Les livraisons commencent en juillet 1961 et le premier escadron est déclaré opérationnel en janvier 1962. L'avion souffre cependant de quelques défauts, notamment un train d'atterrissage un peu fragile. Deux points d'emport supplémentaires seront par la suite ajoutés sous les ailes. Mirage III E (E = électronique, premier vol le 5 avril 1961), avec un fuselage allongé de 30 cm et un radar Doppler de navigation installé sous le poste de pilotage couplé à une centrale de navigation et un récepteur TACAN, un radar de tir Cyrano II et un réacteur Atar 9C avec une nouvelle tuyère. Le Mirage III R (R = reconnaissance, premier vol le 31 octobre 1961) avec le fuselage allongé du III E mais sans son radar de navigation, le nez accueille 5 caméras optiques OMERA qui peuvent être employées de jour comme de nuit. Les canons ne sont pas montés en temps normal mais peuvent être installés si nécessaire. Une version Mirage IIIRD équipée du radar de navigation apparaît dans la seconde moitié des années 1960. À la fin des années 1960 apparaît le Mirage 5, une version simplifiée destinée initialement à l'attaque au sol par temps clair. Alfred Frauenknecht a vendu les plans du Mirage IIIS, version Suisse sous licence Dassault, au marché noir à Israël qui en a fabriqué une copie, l'IAI Kfir.

Les Mirage IIIC sont progressivement remplacés par des Mirage F1 à partir de 1974 mais les derniers exemplaires ne sont retirés du service qu'en août 1988. 10 Mirage IIIB2 sont équipés de la perche de ravitaillement du Mirage IV. D'autres Mirage IIIE sont affectés à des unités d' d'attaque et bombardement "tous temps" ou de frappe nucléaire tactique (le IIIE est armé d'une bombe atomique AN52 de 15 kilotonnes). À partir de 1984, les Mirage IIIE sont progressivement remplacés par des Mirage 2000. À partir de 1995, tous les Mirage III sont retirés du service, seul le Centre d'Essais en Vol de Cazaux en conserve quelques-uns. Le dernier vol d'un Mirage III français a lieu le 25 novembre 2005. Suite à l'embargo français, Israël ne recevra jamais les Mirage 5 qu'il avait commandés en 1966. Israël construira lui-même (sans licence) le Nesher (copie pure et simple du Mirage 5) puis le Kfir (version améliorée avec un réacteur General Electric J79 américain).

Le Mirage III NG (NG = Nouvelle Génération) est équipé de commandes de vol électriques dérivées de celles du Mirage 2000, de plans canard fixes, d'une perche de ravitaillement en vol et d'un réacteur Atar 9K50. Le premier vol eu lieu le 21 décembre 1982 mais aucun acquéreur ne se montrera intéressé. Le Dassault Mirage III V 001 Balzac (V = Vertical), avion à décollages et atterrissages verticaux subsoniques. Le Dassault Mirage III V 01 et Mirage III V 02: avions à décollages et atterrissages verticaux capable de voler à Mach 2. Le Mirage III C avait la possibilité d'utiliser un moteur fusée SEPR 841 permettant de fournir une puissance supplémentaire pendant 80 secondes. Cette fusée était utilisée lors de la montée après le décollage pour les missions d'interception à haute altitude (plus de 20 000 m). Son utilisation était relativement dangereuse à cause des risques d'explosion ou d'incendie et de la nature des combustibles et comburants utilisés (notamment l'acide nitrique). Si la fusée n'était pas montée, ce qui était généralement le cas, l'avion recevait alors une soute arrière contenant 550 l de carburant. La fusée SEPR 841 fut testée à partir de 1959 sur le deuxième Mirage III de série, elle fut mise en service fin 1961. La mise en œuvre du moteur fusée SEPR 841 est décrite dans un épisode de la bande dessinée Tanguy et Laverdure (Escadrille des Cigognes, 1964) et dans la série Les Chevaliers du ciel. Un modèle SEPR 844, qui avait l'avantage de pouvoir utiliser le même kérosène que le réacteur Atar comme combustible, commença à être testé en 1962. Il fut mis en service à partir de 1967 sur les Mirage IIIE. Utilisée pour l'interception à haute altitude, le pilote était équipé d'une combinaison spéciale dite "stratosphérique" (il ressemblait à un astronaute). Le Mirage III apparaît dans de nombreux épisodes de la bande dessinée Les Aventures de Tanguy et Laverdure. Dans les années 1960, l'adaptation de la série à la télévision a connu un grand succès. Plusieurs épisodes se déroulent à l'Escadron de chasse 1/2 "Cigognes" à la Base aérienne 102 de Dijon sur Mirage III C avec parfois un peu de Mirage III B du 2/2 Côte d'Or.

Constructeur: Dassault Aviation - Avion de chasse - Premier vol: 12 juin 1956 - Mise en service: 1961 - Date de retrait: 1994 en France, 2000 en Suisse
Équipage: 1 pilote - Motorisation: Turboréacteur avec postcombustion - IIIC: 1 Snecma Atar 9B - IIIE: 1 Snecma Atar 9C 6000kg de poussée
Envergure: 8,22 m - Longueur: 14,77 m - Hauteur: 4,25 m - Surface alaire: 34,85 m2
Vitesse maximale: 2 230 km/h (Mach 2,15) - Plafond: 16500 m - Rayon d’action: 1 200 km
Armement - Interne: 2 canons DEFA de 30 mm - Externe: 3 000 kg de charge (missiles, roquettes, bombes, réservoirs, etc...)



5) Mirage IV
Bombardier stratégique - France - 1959

Le Dassault Mirage IV est un bombardier stratégique français dont les études ont débuté à la moitié des années 1950. Entré en service en 1964, il fut le premier vecteur de la « triade » de la dissuasion nucléaire française. Sa carrière durera plus de 40 ans (retrait du service en juin 2005) dont les 10 dernières années seront uniquement consacrées à des missions de reconnaissance. Fin 1957, plusieurs projets à aile delta biplaces en tandem sont proposés: le Mirage IV-A propulsé par des Snecma Atar, le Mirage IV-B de 57 propulsé par des Pratt & Whitney JT-4 B24 de 13,6 avec post-combustion apte à répondre aux demandes d'autonomie de 5 000 km sans ravitaillement en vol, le Mirage IV-C, propulsé par des réacteurs provisoires SNECMA Atar 9B avec post-combustion). De son côté, la Marine nationale s'intéresse à une version embarquée. La GAMD remet un avant-projet le 28 décembre 1956 suivi d'un projet en mars 1957 de Mirage IV-M monoplace, raccourci et avec ailes et dérive repliables. Ce projet est abandonné fin 1958, suite au lancement en 1955 de 2 porte-avions légers de 22 000 tonnes, le Clemenceau et le Foch, qui ne peuvent pas soutenir cet appareil de 16,5 tonnes au catapultage et l'abandon du porte-avions Verdun pour lequel il était destiné en 1961.

En 1964 une version du Mirage IV est destinée à la reconnaissance stratégique. L'avion doit être équipé d'un conteneur CT-52 emportant les équipements nécessaires, remplaçant la bombe semi-encastrée sous le fuselage. Le premier vol avec le CT-52 est réalisé par le Mirage IV no 61 en octobre 1968. Les essais en vols se déroulent d'octobre 1969 à avril 197015. Le premier avion de série décolle en décembre 1963.

Le Mirage IV possède une aile delta très fine. Le Mirage IV ressemble à un Mirage III à l'échelle 2 mais emportant 3 fois plus de combustible. L'empennage vertical tronqué est une exception sur un appareil GAMD et a été décidé par Marcel Dassault. Un 3e réservoir d'environ 500 litres est logé dans ce fameux empennage dont la grande dimension est nécessitée par le profil très long et très effilé du nez (incorporant la perche fixe de ravitaillement en vol). Le Mirage IV est doté d'élevons et d'aérofreins, plus d'un parachute de freinage. L'avion est biplace, le pilote est assis bien en avant des entrées d'air des réacteurs, dans un habitacle équipé de l'air climatisé. Placé dans un habitacle qui ne comporte que deux petits hublots latéraux, le navigateur dispose d'un périscope (DOA, pour Dispositif Optique Asservi) dont l'optique est située sous le plancher du poste de pilotage, lui permettant d'observer vers l'avant et vers le bas. Le pilote et le navigateur sont sanglés sur des sièges éjectables Martin-Baker Mk4.

Le retrait du Mirage IV, prévu en 1976 a déjà été repoussé à 1985. En octobre 1979, 15 Mirage IV A sont transformés en Mirage IV N (pour Nucléaire) capables d'emporter le missile Aérospatiale ASMP, ce missile pré-stratégique est en fait un missile de croisière Mach 3, propulsé par un statoréacteur à kérosène. En 1988, la mission de bombardement nucléaire est confiée au Mirage 2000N. Le dernier vol du Mirage IV est effectué le 30 juin 2005.

Constructeur: Dassault Aviation - Bombardier stratégique - Premier vol: 17 juin 1959 - Mise en service: 1er octobre 1964 - Date de retrait: 23 juin 2005
Équipage: 1 pilote, 1 navigateur - Motorisation: 2 SNECMA Atar 9K, turboréacteurs avec postcombustion
Envergure: 11,84 m - Longueur (avec perche de ravitaillement en vol) : 23,49 m - Hauteur: 5,40 m - Surface alaire: 78,00 m²
Vitesse maximale à 13 125 m: 2 340 km/h (Mach 2,2) - Plafond: 18 000 m - Rayon d’action: 1 240 km - Avec réservoirs externes: 4 000 km
Armement - Interne: Bombe nucléaire AN-11, AN-21 ou AN-22 ou une nacelle CT.52 de reconnaissance, semi-encastrées sous le fuselage
Externe: missile ASMP, 2 réservoirs de 2 500 L, conteneurs ECM, bombes classiques (charge maximale: 6 800 kg)



6) Super-Mystère B2 (SMB2)
Avion de chasse - France - 1956

Le Super-Mystère B2 (ou SMB2) est l'aboutissement de la longue lignée de chasseur issus de la formule du Dassault Ouragan. Premier avion supersonique en palier mis en service dans l'Armée de l'Air française, c'est un développement du Super Mystère B1 équipé du réacteur SNECMA Atar 101. Devant les bons résultats du Super Mystère B1 et l’amélioration escomptée avec le Super-Mystère B2 dont le plan central a été agrandi, Marcel Dassault propose de fabriquer en série ce dernier appareil à la place des Mystère IV B commandés en 1954. Le 29 mars 1955, la DTIA (Direction Technique Industriel Aéronautique) accepte, résilie le contrat des Mystère IV B et passe commande de 100 Mystère IV A supplémentaires à réacteur Verdon, de 45 avions Super-Mystère B2 dont 5 appareils de présérie avec une cellule de Super-Mystère B1 équipée de réacteur Atar 101 G 32. Le SMB2 01 effectue un premier vol de 40 min à Melun-Villaroche le 15 mai 1956 piloté par Gérard Muselli et franchit le mur du son sans l’aide de la postcombustion. Le premier vol d’un avion de série a lieu à Mérignac le 26 février 1957. Le SMB2 équipe trois escadres de chasse à partir de mai 1958. En novembre 1977, le dernier SMB2 de l’escadron de chasse 1/12 Cambrésis fit son ultime vol.

Une quinzaine d’appareils de cet escadron partent alors à l’école de l’air de Rochefort. En Israël, les SMB2 sont d'abord désignés Sambad, puis renommés Sa’ar (tempête) après remotorisation avec des réacteurs américains Pratt & Whitney J52 sans postcombustion par IAI. En 1977, 21 Super-Mystère B2 israéliens sont revendus au Honduras où ils seront utilisés jusqu’en janvier 1996.

Constructeur: Dassault Aviation - Avion de chasse - Premier vol: 15 mai 1956 - Mise en service: 1958 - Date de retrait: France : 1977
Équipage: 1 pilote - Motorisation: 1 SECMA Atar 101 G3, turboréacteur avec post-combustion
Envergure: 10,52 m - Longueur: 14,13 m - Hauteur: 4,55 m - Surface alaire: 35 m²
Vitesse maximale: 1 220 km/h - Plafond: 14800 m - Armement interne: 2 canons DEFA 552 de 30 mm


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