Dassault finance -sur ses fonds propres- un MD
550-03 qui reprend la voilure du 02 et un réacteur
SNECMA Atar 101-G. Le MD 550-03 est désigné
Mirage III, le 02 Mirage II et le 01 Mirage I. Le premier
vol du Mirage III 001 a lieu le 17 novembre 1956. Le 19
septembre 1957, il atteint Mach 1,8 en vol horizontal avec
sa fusée SEPR. La vitesse est limitée par la
forme des entrées d'air. Des cônes mobiles sont
installés en juillet 1957. En mai 1957, 10 avions de
pré-série sont commandés.
Désignés Mirage IIIA, ces avions sont
légèrement plus grands, le fuselage est
allongé de 1,40 mètre et l'envergure
augmentée de 0,64 mètre. Le premier exemplaire
de pré-série fait son envol le 12 mai 1958.
L'avion atteindra Mach 2,2 (avec la fusée
d'accélération). Pendant les essais, chacun
des 10 exemplaires participe à une phase
particulière du programme afin
d'accélérer la mise au point.
La production en série se décline en 4
versions principales: Mirage III B (B = biplace,
entraînement), premier vol le 20 octobre 1959. Le
fuselage est allongé de 58 cm pour installer un
second siège. Il n'emporte ni canons ni radar.
Après l'apparition du Mirage IIIE, il sera
remplacé par le Mirage IIIBE équipé du
radar de navigation mais toujours sans radar de tir. Mirage
III C (C = chasseur, premier vol le 9 octobre 1960)
équipé d'un radar de tir Cyrano I bis et du
réacteur Atar 9B. Les livraisons commencent en
juillet 1961 et le premier escadron est
déclaré opérationnel en janvier 1962.
L'avion souffre cependant de quelques défauts,
notamment un train d'atterrissage un peu fragile. Deux
points d'emport supplémentaires seront par la suite
ajoutés sous les ailes. Mirage III E (E =
électronique, premier vol le 5 avril 1961), avec un
fuselage allongé de 30 cm et un radar Doppler de
navigation installé sous le poste de pilotage
couplé à une centrale de navigation et un
récepteur TACAN, un radar de tir Cyrano II et un
réacteur Atar 9C avec une nouvelle tuyère. Le
Mirage III R (R = reconnaissance, premier vol le 31 octobre
1961) avec le fuselage allongé du III E mais sans son
radar de navigation, le nez accueille 5 caméras
optiques OMERA qui peuvent être employées de
jour comme de nuit. Les canons ne sont pas montés en
temps normal mais peuvent être installés si
nécessaire. Une version Mirage IIIRD
équipée du radar de navigation apparaît
dans la seconde moitié des années 1960.
À la fin des années 1960 apparaît le
Mirage 5, une version simplifiée destinée
initialement à l'attaque au sol par temps clair.
Alfred Frauenknecht a vendu les plans du Mirage IIIS,
version Suisse sous licence Dassault, au marché noir
à Israël qui en a fabriqué une copie,
l'IAI Kfir.
Les Mirage IIIC sont progressivement remplacés par
des Mirage F1 à partir de 1974 mais les derniers
exemplaires ne sont retirés du service qu'en
août 1988. 10 Mirage IIIB2 sont équipés
de la perche de ravitaillement du Mirage IV. D'autres Mirage
IIIE sont affectés à des unités d'
d'attaque et bombardement "tous temps" ou de frappe
nucléaire tactique (le IIIE est armé d'une
bombe atomique AN52 de 15 kilotonnes). À partir de
1984, les Mirage IIIE sont progressivement remplacés
par des Mirage 2000. À partir de 1995, tous les
Mirage III sont retirés du service, seul le Centre
d'Essais en Vol de Cazaux en conserve quelques-uns. Le
dernier vol d'un Mirage III français a lieu le 25
novembre 2005. Suite à l'embargo français,
Israël ne recevra jamais les Mirage 5 qu'il avait
commandés en 1966. Israël construira
lui-même (sans licence) le Nesher (copie pure et
simple du Mirage 5) puis le Kfir (version
améliorée avec un réacteur General
Electric J79 américain).
Le Mirage III NG (NG = Nouvelle Génération)
est équipé de commandes de vol
électriques dérivées de celles du
Mirage 2000, de plans canard fixes, d'une perche de
ravitaillement en vol et d'un réacteur Atar 9K50. Le
premier vol eu lieu le 21 décembre 1982 mais aucun
acquéreur ne se montrera intéressé. Le
Dassault Mirage III V 001 Balzac (V = Vertical), avion
à décollages et atterrissages verticaux
subsoniques. Le Dassault Mirage III V 01 et Mirage III V 02:
avions à décollages et atterrissages verticaux
capable de voler à Mach 2. Le Mirage III C avait la
possibilité d'utiliser un moteur fusée SEPR
841 permettant de fournir une puissance
supplémentaire pendant 80 secondes. Cette
fusée était utilisée lors de la
montée après le décollage pour les
missions d'interception à haute altitude (plus de 20
000 m). Son utilisation était relativement dangereuse
à cause des risques d'explosion ou d'incendie et de
la nature des combustibles et comburants utilisés
(notamment l'acide nitrique). Si la fusée
n'était pas montée, ce qui était
généralement le cas, l'avion recevait alors
une soute arrière contenant 550 l de carburant. La
fusée SEPR 841 fut testée à partir de
1959 sur le deuxième Mirage III de série, elle
fut mise en service fin 1961. La mise en œuvre du moteur
fusée SEPR 841 est décrite dans un
épisode de la bande dessinée Tanguy et
Laverdure (Escadrille des Cigognes, 1964) et dans la
série Les Chevaliers du ciel. Un modèle SEPR
844, qui avait l'avantage de pouvoir utiliser le même
kérosène que le réacteur Atar comme
combustible, commença à être
testé en 1962. Il fut mis en service à partir
de 1967 sur les Mirage IIIE. Utilisée pour
l'interception à haute altitude, le pilote
était équipé d'une combinaison
spéciale dite "stratosphérique" (il
ressemblait à un astronaute). Le Mirage III
apparaît dans de nombreux épisodes de la bande
dessinée Les Aventures de Tanguy et Laverdure. Dans
les années 1960, l'adaptation de la série
à la télévision a connu un grand
succès. Plusieurs épisodes se déroulent
à l'Escadron de chasse 1/2 "Cigognes" à la
Base aérienne 102 de Dijon sur Mirage III C avec
parfois un peu de Mirage III B du 2/2 Côte
d'Or.
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