L'histoire de l'aviation: De la légende d'Icare au Concorde et à Apollo

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L'histoire de l'aviation
1) De la légende d'Icare à 1914

Voler est un très vieux rêve de l'Homme remontant à légende d'Icare et sans doute bien avant. Archytas de Tarente (vers 435 avant J.-C.) avait inventé une colombe en bois capable de voler . Vers 1500, Léonard de Vinci a étudié scientifiquement la possibilité de faire voler un "plus lourd que l'air". En 1783, les frères Montgolfier ont permis à l'homme de s'élever dans les airs à bord de "plus légers que l'air": le ballon à air chaud. La même année, Jacques Charles fait voler un ballon à hydrogène. Le britannique George Cayley est le véritable précurseur de l'aviation. Il comprend que le poids et la traînée sont les deux forces qu'il faut vaincre, qu'il est inutile de reproduire le vol battu des oiseaux et que les ailes doivent être fixes. Il prévoit la nécessité d'un empennage pour stabiliser le vol. Il a ainsi établi la forme de base de l'avion. S'inspirant des travaux du français Launoy, il construit un hélicoptère en 1796. En 1808, il construit un "ornithoptère" et, en 1809, un planeur qui volera sans passager. William Henson et John Stringfellow, reprenant les travaux de Cayley, firent voler un aéroplane à vapeur. Les moteurs étaient beaucoup trop lourds pour permettre à l'appareil de décoller. Les progrès vont donc d'abord passer par les planeurs et par l'étude de l'aérodynamisme. Entre 1857 et 1868, le Français Jean-Marie Le Bris essaie successivement deux planeurs de son invention. En 1863, le mot "aviation" est inventé par Gabriel de La Landelle. En 1871, le Britannique Francis Herbert Wenham construit le premier tunnel, ancêtre de la soufflerie qui va permettre d'expérimenter des maquettes. Le français Louis Mouillard s'inspire de l'aile d'oiseau pour concevoir des planeurs dont la voilure est courbée. Il propose le gauchissement des ailes. Entre 1857 et 1877, les Français Félix et Louis du Temple essaient des modèles réduits à moteur à ressort, en les aidant d'un plan incliné puis d'un engin muni d'un moteur à vapeur.

Les essais de planeurs se succèdent: l'Allemand Otto Lilienthal, le Britannique Percy Pilcher, les Américains John Joseph Montgomery et Maloney, et les Français Ferdinand Ferber, Maurice Colliex ainsi que les frères Voisin. Le premier homme ayant volé en contrôlant la trajectoire de sa machine est Otto Lilienthal. Les premiers vols sur une machine pilotée par gouvernes agissant sur les trois axes (tangage, roulis, lacet) ont été réalisés par les frères Wright sur leur planeur en 1902. Le premier homme ayant volé à l'aide d'un moteur est le français Clément Ader aux commandes de son Avion. La première tentative a lieu en 1890 aux commandes de l'Éole (un "bond" d'une cinquantaine de mètres).

Les essais suivants d'Ader furent effectués au camp militaire de Satory où avait été établie une aire circulaire de 450 mètres de diamètre pour effectuer une démonstration officielle. Le 12 octobre 1897, Ader effectua un premier tour sur ce circuit à bord de son Avion III. Ce 14 octobre 1897, le Français Clément Ader a effectué le premier décollage motorisé -mais non contrôlé- d'un "plus lourd que l'air". Après la mise au point en vol de leur planeurs entre 1900 et 1903 (avec plus de 700 vols en 1902), les frères Wright ont expérimenté leur premier avion, le Flyer, le 17 décembre 1903. Les deux frères effectuent quatre vols, le dernier étant le plus long: Orville Wright vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. Ces vols sont considérés comme les premiers vols motorisés et contrôlés d'un "plus lourd que l'air". Les partisans d'Alberto Santos-Dumont et de Gabriel Voisin leur reprochent d'avoir eu besoin d'un rail fixé au sol pour le décollage, le Flyer étant dépourvu de roues. La maîtrise de la technique de vol des frères Wright a été reconnue lors des démonstrations qu'ils effectuèrent en France, notamment à Auvours dans la Sarthe en 1908.

Le 18 mars 1906, Traian Vuia vola à Montesson avec un appareil autopropulsé (sans mécanisme de lancement) sur une distance d'environ 12 mètres à une altitude d'un mètre. Ce vol se termina par un accident. Vuia reprit ses essais à partir du mois de juillet après avoir réparé et modifié son appareil. Le 19 août 1906 il vola sur une distance de 25 mètres à une altitude de 2,5 mètres à Issy-les-Moulineaux. Le Brésilien Alberto Santos-Dumont vola à Bagatelle le 23 octobre 1906 sur soixante mètres à une altitude de deux à trois mètres. Grâce à ce vol à bord du 14 Bis, il remporta le prix Archdeacon décerné par l'Aéroclub de France pour le vol d'un engin autopropulsé. Les partisans des frères Wright lui reprochèrent de ne pouvoir voler qu'en effet de sol alors que le Flyer III pouvait déjà prendre de l'altitude lorsqu'il vola sur 39,5 kilomètres le 5 octobre 1905.

En 1905, Robert Esnault-Pelterie invente l’aileron en modifiant un avion de sa construction conçu d'après le Flyer des frères Wright. En 1906, il invente le moteur en étoile. En décembre, il dépose le brevet du manche à balai. Le 3 juillet 1909, au Champ d'aviation de la Brayelle près de Douai, est organisé le premier meeting aérien au monde, Louis Blériot avec son monoplan vole 47 km en 1 heure 7, Louis Paulhan avec son biplan bat le record de hauteur avec 150 mètres. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot traverse la Manche aux commandes de son Blériot XI en 37 minutes. Le Daily Mail, organisateur du concours, titre: «L'Angleterre n'est plus une île»... Le premier meeting international d'aviation de l'histoire fut organisé du 22 au 29 août 1909, la «Grande semaine d'aviation de la Champagne» de Reims (qui se déroula sur la commune de Bétheny, à l'emplacement de l'actuelle Base aérienne 112 Reims-Champagne) à laquelle participèrent les grands pilotes de l'époque: Louis Blériot, Henri Farman, René Moineau, Louis Paulhan, Hubert Latham, Glenn Curtiss… Près d'un million de spectateurs y assistèrent. La première école d'aviation au monde fut inaugurée en novembre 1909 à Pau. La direction est confiée par Louis Blériot à Henri Sallenave. Le premier vol autonome d'un hydravion fut réalisé par Henri Fabre le 28 mars 1910 sur l'étang de Berre à Martigues (France) avec son hydro-aéroplane «Canard». En 1913, Adolphe Pégoud effectue les premiers loopings. Le 23 septembre 1913, Roland Garros traverse la Méditerranée en 7 heures et 53 minutes.

2) De 1914 aux années 1930

Dans les années précédant la Première Guerre mondiale, en Europe, les gouvernements s'intéressent enfin à l'aviation mais en tant qu'arme de guerre. Le premier concours d’aéroplanes militaires de Reims est organisé par la France en octobre et novembre 1911. C'est le premier concours de l'histoire mondiale de l'aviation où sont présents les différents constructeurs, français et britanniques notamment. Léopold Trescartes, titulaire du brevet civil de l'Aéroclub de France, effectue le 7 septembre 1912 le premier vol au-dessus de Porto (Portugal) à bord d'un biplan fabriqué par Maurice Farman. Cet avion, officiellement acheté par un journal de Porto et dont les exhibitions servent -pour le public- à financer la construction d'une crèche, est en réalité un modèle destiné à convaincre le gouvernement portugais d'acheter des avions français dans le cadre de la création d'une force aérienne. Après de nombreuses démonstrations, le choix des autorités portugaises se portera finalement sur un Avro britannique. Les pilotes pionniers (volontaires détachés d'autres unités qui gardaient leur uniforme d'origine) sont enrôlés pour des missions de reconnaissance. Cibles des deux camps au sol, ils sont décimés. Les grandes nations se dotent très vite d'une aviation militaire où les avions se spécialisent: reconnaissance, chasseurs, bombardiers.

L'armement est amélioré avec l'apparition des premières mitrailleuses synchronisées (tir au travers l'hélice). Le parachute fait son apparition mais il est seulement utilisé pour les dirigeables, les avions volant trop bas pour qu'il soit efficace. On construit des aérodromes et l'avion est fabriqué en série. Le premier combat aérien de l’histoire mondiale de l’aviation militaire se déroule le 5 octobre 1914 près de Reims. Le pilote Joseph Frantz et le mecanicien Louis Quenault de l'escadrille V 24, à bord d'un Voisin, ont abattu un Aviatik allemand piloté par l'Oberleutnant Fritz von Zagen. Les duels aériens se multiplient mais les combats sont très rares et dangereux (il faut tirer sur l'ennemi avec fusils embarqués). Le développement des mitrailleuses synchronisées inventées par l'aviateur français Roland Garros accélèrent le nombre de batailles. Contrairement à l'horreur des tranchées, la guerre aérienne est vue comme une "guerre propre" (comme si une guerre pouvait être "propre"). Pour les civils et l'infanterie suivant la "guerre du ciel", l'aviation possède un côté noble, chevaleresque (Guynemer refusera d'abattre Ernst Udet car sa mitrailleuse s'était enrayée). Les grandes figures de cette époque, les "As", sont le français Georges Guynemer et l'allemand Manfred von Richthofen surnommé Le Baron Rouge (et son «cirque aérien») ou Ernst Udet. De nombreux pilotes se tournent vers les exhibitions, l'acrobatie, les tentatives de records.

Les constructeurs cherchent à trouver de nouvelles exploitations commerciales: premières lignes de passagers ou transport du courrier. En France, Latécoère crée un service postal en direction du Sénégal via l'Espagne et le Maroc, utilisant les anciens appareils militaires puis les nouveaux modèles construits par l'entreprise. La Société des lignes Latécoère, future Compagnie générale aéropostale, est fondée en 1918 par Pierre-Georges Latécoère. La Compagnie des Messageries Aériennes est fondée en février 1919 par Louis-Charles Bréguet, Louis Blériot, Louis Renault et René Caudron. La première voie commerciale, un service de fret et de courrier entre Paris et Lille, débuta le 18 avril 1919 avec d'anciens avions militaires Breguet 14. Le 19 Septembre 1919, un service de transport international de voyageurs entre Paris et Londres a été lancé en utilisant des Breguet 14.

Le 7 avril 1922 se produit la première collision d'un avion de ligne en vol: un Farman F.60 Goliath (un des plus ancien avion de ligne d'abord utilisé comme bombardier) des Grands Express Aériens, part du Bourget en direction de Croydon près de Londres. Alors qu'il vole dans le brouillard, il entre en collision avec un Daimler Airway de Havilland DH.18 qui faisait le même voyage en sens inverse. Sept personnes sont tuées sur le Farman F.60. Les Grands Express Aériens est une compagnie aérienne française fondée le 20 mars 1919 qui a fusionné avec la Compagnie des Messageries Aériennes pour former Air Union le 1e janvier 1923. La KLM, la plus vieille compagnie au monde encore existante, est fondée en 1919.

Le 5 février 1925, partant de Bruxelles (aéroport d'Haeren), Edmond Thieffry, un "As" de l'aviation belge de la Première Guerre mondiale, s'envole à bord d'un Handley-Page (avec moteurs Rolls Royce) pour relier les colonies. Le voyage durera 51 jours (suite à de nombreuses pannes, avaries, casses...). Le Princesse Marie-José se pose à Léopoldville (devenue Kinshasa, en RDC) après plus de 75 heures et 21 minutes de vol effectif, ayant traversé sur plus de 3 500 km des zones jamais survolées jusqu'alors. En mai 1919, Albert Cushing Read est le premier homme à traverser l'Atlantique par les airs avec escales, de Long Island à Plymouth. En juin 1919, Alcock et Brown décollent de Terre-Neuve et traversent, sans escale, l'océan d'ouest en est et se posent en Irlande. Le 21 mai 1927, 15 jours après la disparition de Charles Nungesser et François Coli à bord de l'Oiseau Blanc lors de leur tentative de traversée entre Paris et New-York, Charles Lindbergh traverse l’Atlantique, en solitaire et sans escale, de New York au Bourget à bord d'un monoplan, le Spirit of Saint-Louis, en trente-trois heures. Le 13 avril 1928, Hermann Köhl, James Fitzmaurice et Ehrenfried Günther von Hünefeld rallient l'Irlande au Québec. La première traversée de l'Atlantique sud par Jean Mermoz pour l'Aéropostale a eu lieu le 12 mai 1930. Les 1er et 2 septembre 1930, Dieudonné Costes et Maurice Bellonte sur le Breguet 19 "Point d'Interrogation" rallient Paris à New York.

3) De 1939 au Concorde et à Apollo

Dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, les recherches militaires s'intensifient et de nouvelles inventions révolutionnaires sont ébauchées, telles la turbine, le réacteur au Royaume-Uni et surtout en Allemagne, la fusée en Allemagne ou le radar au Royaume-Uni. La guerre d'Espagne sert de terrain d'expérimentation à la jeune Luftwaffe. Un épisode tristement célèbre de la Guerre d'Espagne est le bombardement de la ville de Guernica par les avions de la Légion Condor, ce massacre a été immortalisé par Pablo Picasso. Seul le bombardier lourd manque à la panoplie de la Luftwaffe. En revanche, elle possède le Messerschmitt BF109 passant pour le meilleur chasseur de l'époque. Le Japon quant à lui a mis au point le célèbre "Zero" en 1939. Les Mitsubishi A6M, aux performances remarquables, domineront les combats dans le Pacifique pendant la première moitié de la guerre. Le Japon utilisera son aviation embarquée pour détruire la flotte américaine basée à Pearl Harbor le 7 décembre 1941, ce qui déclenchera l'entrée en guerre des États-Unis.

En 1938, en Allemagne, l’hélicoptère F 61 du Pr Focke, piloté par l’aviatrice Hanna Reitsch, évolue à l’intérieur de la Deutchlandhalle (palais des fêtes) de Berlin. Construit en secret, cet appareil a battu des records: vitesse dépassant 230 km en ligne droite, vol vers l’arrière, descente avec moteur arrêté avec le seul freinage des hélices sustentatrices débrayées en autorotation. Le Royaume-Uni possède des Hawker Hurricane lents mais bien armés et surtout les Supermarine Spitfire plus rapides, capables de résister aux Messerschmitt BF109. Le Royaume-Uni dispose de ses fameux radars. Quant à la France, son plus remarquable chasseur est sans nul doute le Dewoitine D.520.

La fin de la deuxième guerre mondiale a été l'occasion pour les constructeurs, en particulier américains, de recycler dans le domaine de l'aviation commerciale les avancées techniques réalisées durant la guerre. Des avions de transport militaires, comme les Douglas C-47 ou les C-54, ont rapidement trouvé des débouchés civils. Boeing a pu mettre à profit les chaines de production de ses bombardiers lourds B-29 pour lancer des appareils commerciaux aux dimensions et aux performances alors inédites. Cette disponibilité d'avions en grand nombre et de pilotes démobilisés accompagna le renouveau économique de l'après-guerre par la création et la remise en fonctionnement de nombreuses lignes aériennes. Cette période marqua l'apogée de l'aviation commerciale à pistons, des appareils aussi prestigieux que le Lockheed Constellation voyant leur carrière abrégée dès la fin des années 1950 avec l'arrivée des premiers avions de ligne à turbopropulseurs puis à réaction. Le Lockheed Constellation fut mis en service par la TWA en 1945. Le Boeing 377 Stratocruiser (à cabine pressurisée) fut mis en sevice en 1949. Le Vickers Viscount, le premier avion à turbopropulseur produit en série, fut mis en service en 1950. Le premier avion de ligne à réaction est le De Havilland Comet mis en service en 1952. Le Boeing 707 quadriréacteur fut mis en service en 1958. Le Douglas DC-8 fut mis en service en 1958. La Caravelle du constructeur français Sud-Aviation fut mise en service en 1959. Et nous en arrivons au plus bel avion jamais construit par l'Homme: le Concorde.

L'avion supersonique de transport Concorde est le fruit d'une coopération entre le constructeur français Aérospatiale et le britannique BAC résultant d'un accord signé en novembre 1962. Le premier prototype, assemblé à Saint-Martin, a volé le 2 mars 1969 suivi par celui assemblé à Filton le 9 avril. Le fuselage, d'une longueur de 62 mètres, permet d'emporter 128 passagers sur une distance de 6 400 km à une vitesse de Mach 2,05. Quatre réacteurs Olympus propulsent cet avion de 25 m d'envergure. Le Concorde n'avait jamais connnu le moindre incident jusqu'au drame du 25 juillet 2000. La fabrication du Concorde s'était arrêtée en 1980. Le 25 juillet 2000, sur l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, un Concorde s’écrase deux minutes après le décollage sur un hôtel à la Patte d’Oie de Gonesse. Bien que ni l'appareil ni les pilotes n'ont pu être mis en cause, le supersonique effectue son dernier vol en mai 2003. Une des plus belles réussites technologiques entre alors au musée. Le Concorde fut (et reste encore) l'unique avion au monde capable de transporter 130 passagers à Mach 2 (2 350 km/h). L'année où le Concorde est né, en 1969, l'Homme allait sur la Lune.

Depuis le mythe d'Icare à Louis Blériot traversant la Manche aux commandes de son monoplan, le Blériot XI (25 juillet 1909), plus de 2000 ans se sont écoulés. De Louis Blériot au supersonique de transport Concorde (2 mars 1969), tout juste... 60 ans. Le mercredi 16 juillet 1969, à Cap Canaveral, la mission Apollo 11 est prête pour le départ. L'énorme fusée Saturn V est sur son pas de tir "Pad 39-A"... Le 21 juillet 1969, le LEM, séparé du vaisseau Apollo, se pose sur la Lune. Le 21 juillet 1969 à 2 h 56 UTC (3 h 56) en France (le 20 juillet à 21 h 56 à Houston), Neil Armstrong marche sur la Lune. «C'est un petit pas pour l'Homme, mais un bond de géant pour l'humanité !»... 15 minutes plus tard, Buzz Aldrin le rejoint. Le 19 décembre 1972, Apollo 17 effectua le dernier vol vers la Lune. Jamais plus les Hommes ne fouleront un autre astre. Le Blackbird SR-71 dépassait Mach 3,5 (plus de 3 700 km/h). Le Blackbird (1964) reste l’avion le plus rapide et détient toujours le record de vitesse et d’altitude (le X-15 était un avion-fusée).

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