Sa
première réaction fut de dire que l'empreinte
laissée par l'appareil ressemblait à un ripage
de pneu. Il prélèvera sur les lieux de la
luzerne ainsi que de la terre pour l'envoyer au GEPAN. La
brigade de gendarmerie a procédé à
l'examen des traces. Dans son rapport, elle écrit
à propos des traces laissées au sol:
«Nous constatons la présence de deux cercles
concentriques, l'un de 2,20 m de diamètre, l'autre de
2,40 m... Deux parties diamétralement opposées
de 0,8 m environ et qui présentent des stries noires
semblables à des traces de ripage...» Le GEPAN
constate quant à lui que le sol a été
tassé par un engin assez lourd, qu'il a subi un
échauffement thermique inférieur à 600
°C et qu'un dépôt d'oxyde de fer y a
été laissé. Les échantillons
provenant d'une distance d'un mètre cinquante du
centre de la trace montrent un affaiblissement
général des teneurs pigmentaires. Les jeunes
feuilles subissent la perte la plus importante au niveau du
-carotène (- 57%) et de la violaxanthine (- 80%).
Michel Bounias, un scientifique de l'INRA et expert en
toxicologie végétale, auquel les analyses de
luzernes ont été confiées, a
émis l'hypothèse que la dépigmentation
aurait pu être provoquée par une exposition
à des radiations de micro-ondes. Selon lui, les
luzernes sauvages ont subi des dégradations
anormales, ayant provoqué un affaiblissement du
processus de photosynthèse: «Les concentrations
des composants de l'appareil photosynthétique sont
très affaiblies au voisinage de la trace. Le glucose
y est fortement augmenté, tandis que les acides
aminés libres sont, pour la plupart, anormalement peu
concentrés. Quelque chose s'est bien posé
ici...» Le professeur Michel Bounias conclut: «Ce
qui s'est passé à Trans-en-Provence a
laissé des traces qui confirment les indications
fournies par le témoin et tendent à orienter
les conclusions dans le sens de l'objectivité du
phénomène observé...» Plus tard,
Michel Bounias déclara même: «Je suis
sûr qu'il y a eu des perturbations biochimiques
anormales... Je ne vois pas quoi d'autre que ce qui a
été décrit par M. Nicolaï [ndlr:
un OVNI extraterrestre] aurait pu produire ces
effets-là...» Bien sûr, comme c'est la
règle, il y a les sceptiques, ils ont tenté
d'expliquer que l'OVNI de Trans-en-Provence reposait sur le
principe du rasoir d'Occam, que le cas d'un ripage de pneu
peut-être dû à une
bétonnière utilisée dans des travaux de
maçonnerie ou à un autre véhicule.
David Rossoni, Éric Maillot et Éric
Déguillaume critiquent pour leur part les
interprétations extraterrestres et défendent,
contre l'avis des enquêteurs du GEPAN et de Michel
Bounias, le scénario d'un canular. Cette affaire a
été largement médiatisée. Un
journaliste de L'Express l'avait commentée en ces
termes: «L'affaire de Trans-en-Provence demeure l'un
des cas français les plus célèbres,
moins par son scénario que par l'enquête
scientifique exemplaire qu'elle a
entraîné...»
Je ne crois pas à un canular pour une raison
évidente: 31 ans après les faits, Renato
Niccolaï, âgé de 84 ans, se souvient
parfaitement de tous les détails. S'il avait
monté un canular, il se contredirait et il faudrait
démontrer comment il aurait pu organiser ce canular.
Je pense que dans ce cas -mais cela n'engage que moi-, on
peut envisager qu'un OVNI, un engin extraterrestre, s'est
réellement posé le 8 janvier 1981 à
Trans-en-Provence.
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