Studio Apocalypsis

Apocalypsis

Studio


En 1985, studio Apocalypsis passe en 16 pistes. La cabine est réduite au minimum pour laisser une grande place à la salle de prise de son, les groupes sont de plus en plus imposants. Le célèbre synthétiseur DX7 de Yamaha (une révolution technologique) fait son entrée au studio et, avec la RX15 et le CX5M, l'ensemble informatique est, pour l'époque, remarquable. De nouvelles cartouches améliorent encore les performances de l'ordinateur. Un séquenceur 16 canaux sur cartouche Rom me sert surtout à faire de la "soupe" pour des artistes sous contrat avec ce que l'on nomme désormais les Majors. Les séquenceurs sont synchronisés à la batterie Yamaha RX15 programmable pas à pas et le tout est piloté par le CX5M.

Le Vocoder du début de Studio Caroline est remplacé par un échantillonneur (en Midi). En plus des enregistrements des groupes, je fabrique de plus en plus de maquettes "clé en main" pour des artistes. C'est l'explosion du Rape, du Disco et des chansons faites avec des samples le plus souvent piqués. Avant Internet, c'est le début du piratage informatique mais à cette époque, tout le monde s'en fout, moi le premier. Des séquences, des samples voire des musiques entières sont piratés. Les musiciens s'échangent leurs programmes bien volontiers, mes séquences ou mes samples vont apparaître dans des chansons.

Par exemple, une chanson entièrement faite selon nos séquences, réalisée avec un collègue compositeur et musicien pour un jeune chanteur, deviendra quasiment note pour note "Africa" de Rose Laurens. Une technologie était sur le point de se démocratiser: Arpanet qui deviendra Internet. Grâce à cette technologie, des artistes allaient pouvoir faire connaître leur musique sans être sous contrat avec des Majors.

L'Arpanet (Advanced Research Projects Agency Network) est apparu en 1967. C'est le premier réseau de transferts entre ordinateurs.

Studio Caroline (Studio Apocalypsis) fut totalement imprégné de ces technologies issues de la conquête spatiale (les programmes Gemini et Apollo, les premiers pas de l'Homme sur la Lune), et dans l'univers de la plus imaginative des musiques: La Pop, où j'ai fait mes premiers pas en tant que chanteur et guitariste dans plusieurs groupes. Jusqu'en 2004, Studio Caroline (Studio Apocalypsis), outre des artistes de renom, va permettre à des groupes ou chanteurs de réaliser leurs premiers disques et les bandes play-back pour leurs premières télés ou radios.

En 1986, un auteur m'a demandé de composer une musique pour l'Eurovision pour une chanteuse, quand j'ai lu le contrat, j'ai refusé.


En 1986, un chanteur mythique est apparu au studio (Apocalypsis Studio): Régis Winter. Ce sera une époque surréaliste complètement folle. En 1987, à la demande de deux producteurs, je sors mon seul disque sous mon vrai nom. Je remonte sur scène pour une série de spectacles et une tournée en discothèques. Fin 1989, je décide de m'installer en Savoie avec mon studio, d'abord à Montvernier en Maurienne (à 1100 mètres) puis dans un chalet aux Chavannes en Maurienne. Je réalise quelques émissions de radio à Montvernier mais c'est aux Chavannes que le studio sera opérationnel. Le studio est installé dans tout le rez de chaussée, l'étage me sert d'habitation. La vue du chalet sur la chaîne de Belledonne est splendide. Le studio est situé entre la Tarentaise par le Col de la Madeleine (Saint-François Longchamp) ou par le Col de l'Iseran (Tignes, Val d'Isère), les Hautes-Alpes par le Col du Galbier et l'Italie (Mont Cenis). Par les cols du Glandon et de la Croix de Fer (en face), on a une vue extraordinaire sur les Aiguilles d'Arves.

1990 - Vue du chalet (du balcon) - Chaîne de Belledonne - Les Aiguilles d'Arves (Col de la Croix de Fer), Maurienne - La Tête de chat (3515 m). Le studio analogique. Le CX5M est toujours là mais un ordinateur plus puissant apparaît. Bientôt, je passerai en numérique et le tout sera relié à Internet. L'idée de faire renaître Studio Caroline germe.


En Savoie, je remonte sur scène pour des spectacles. Pour le premier, organisé au Col du Chaussy en août 1990 avec mon collègue Gilles Lambour, auteur, compositeur et musicien avec qui je travaillais (avec Hubert Ramm), le "tout Paris" est là. Je donne aussi des petits spectacles dans les stations de ski. En 1994, je fonde le Réveil des Marmottes et je sors les Aventures folles-dingues de Régis Winter en bandes dessinées. Le RdM est une revue en BD d'un artiste (je suis également dessinateur). Des lustucrus m'ont alors engouffré dans leurs salades politiques pour récupérer le RdM à leurs fins.


Des extraits seront d'ailleurs tout simplement falsifiés. J'ai décidé de passer à l'ère d'Internet. Je ferme pour un temps le studio et je m'installe en Tarentaise au-dessus de Moûtiers (à 1200 mètres d'altitude) à Hautecour tout en conservant le chalet que je loue. Hélas, je ne vois rien et on va tout faire pour faire disparaître le musicien et compositeur. Des gens veulent tout simplement se servir de moi pour arranger leurs magouilles personnelles en me mêlant à des histoires politiques qui ne sont pas les miennes. Pour y parvenir, il ne faut plus que je renoue avec la musique. En 1997, on arrive à me convaincre de me présenter aux législatives. Je fais encore beaucoup de télés et de radios, le coup rate... Ma campagne sera plus folle que celle de Coluche en 1981. Mon suppléant, conscient que je reviens dans mon monde d'artiste, me lâche. Le mal est fait... En 1997, je décide de remonter le studio en numérique et de le lancer dans l'aventure suivant Studio Caroline et l'Arpanet: Internet.


En 1997, je vend mon chalet et j'achète une petite maison à Grésy-sur-Isère (Combe de Savoie) à 12 km d'Albertville. Des amis arrivent à me convaincre de remonter le studio. Cela ne plaît pas aux abrutis se servant de moi pour leurs leurs petites magouilles personnelles. Ils vont contacter mes amis voulant m'aider à tout recommencer et leur raconter les pires calomnies pour qu'ils me lâchent. En 1988, j'installe le studio à Grésy-sur-Isère que je nomme Apocalyspsis Studio. 24 pistes numériques sur magnétos, 48 pistes sur Mackie-Behringer, deux magnétos 32 pistes sur ordinateur et une Workstation 16 pistes. L'ordinateur est paré pour relier tout le studio à Internet avec Windows.


Windows qui est pour moi l'évolution logique de l'informatique de Studio Caroline et du CX5M déjà avec Microsoft. Mes amis (sincères) vont participer aux premiers essais de ce qui devait devenir «La Symphonie de l'an 2000» (j'ai changé le titre en «Vers un autre Monde» en 2001). Nous imaginons alors un gigantesque opéra cosmique et surréaliste, il nous faut pour cela un chorégraphe futuriste capable de mettre en scène ma musique, nous pensons naturellement à Maurice Béjart. Avec ce nouveau studio, j'entre dans l'ère du virtuel où l'informatique a une place considérable et où les moyens technologiques sont démesurés. Tous les instruments peuvent désormais être parfaitement échantillonnés et joués sur des claviers pilotes. Je vais opter pour le plus compliqué de tous, la Workstation XP-80 de Roland et je vais installer dans son ventre 4 "Expanded" comprenant des milliers de sons, des instruments classiques ou modernes, des percussions, des batteries, des effets "cosmiques", des voix humaines, et même des orchestres et des percussions philharmoniques complets ou les grandes orgues de cathédrale.


La XP-80 ne possède pas de boîte à rythme, il faut jouer tous les instrments de la batterie manuellement sur une piste comprenant elle-même plusieurs pistes. Lorsque l'on quantize une partie, si on s'est gouré d'un 16e de croche sur une seule note, tout est fichu, toute la partition est décalée, c'est la cacophonie totale. La Workstation pilote un échantillonneur (pour inclure ma propre voix au chœurs par exemple). Ma première création sur ce matériel du futur fut «Vers un autre Monde». En écoutant les quatre passages instrumentaux, imaginez-vous qu'il n'y a qu'un seul individu pour jouer tous les instruments et réaliser l'enregistrement. C'est l'époque où les bandes magnétiques analogiques sont définitivement abandonnées: Les magnétophones utilisent des disques durs et deviennent de véritables ordinateurs (en beaucoup plus compliqué). Les compositeurs, les musiciens ou les techniciens doivent être également de très bons programmateurs et des informaticiens chevronnés. Je vais adapter mes concepts informatiques inventés pour Studio Caroline aux nouvelles technologies. Après «Vers un autre Monde», je voulais enregistrer une symphonie cosmique composée au début de Studio Caroline et que les moyens technologiques ne me permettaient pas d'enregistrer. Désormais, c'était possible... Mais... Mes amis de Savoie ont été contactés et le maire de Grésy-sur-Isère me convoque à la mairie, il me montre une lettre qu'il a reçue de gens qui veulent me casser par tous les moyens. Il me prévient: «Ces lettres sont envoyées partout, aux procureurs, aux juges, aux élus et même aux flics.» Le coup fatal ne viendra pas de la Savoie mais de mon département natal: La Moselle. Le studio est à peine installé en Savoie que ma sœur (Frieda George) et ma nièce (Marie George), avec quelques complices sur place, vont tout faire pour me convaincre de revenir à Saint-Quirin en Moselle (mon village).


Mes amis savoyards me supplient de ne pas tomber dans ce piège mais j'y plonge... Je ne sais pas encore à ce moment que ma propre sœur a signé un pacte avec le Diable, une personnalité politique qui a peur de mon retour médiatique à cause de ce que j'ai vu à Metz en 1972 alors que je faisais des spectacles dans les discothèques. En 1999, je vends ma maison à Grésy-sur-Isère et je retourne avec les appareils du studio à Saint-Quirin en Moselle où je compte tout remonter et terminer "Vers un autre monde". Le traquenard est prêt pour me broyer.

Ce qui va se passer à Saint-Quirin restera à tout jamais dans les anales de la honte... J'ai sans doute fait la plus grande sottise de ma vie mais je ne pouvais pas croire que ma propre sœur était capable de cela.


Michel Mahler

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