Arrivés au pont, à droite avant
La Forge-del-Mitg, il voulut voir où menait cette
minuscule route. Vous avons stoppé après
quelques kilomètres, cette journée
n'était pas prévue pour escalader les chemins
forestiers, la route devenait très étroite et
un écriteau prévenait: "Attention danger,
abeilles". Impossible de faire demi-tour, mon pilote a
dû redescendre en marche arrière, sans le
moteur, en première en jouant sur l'embrayage pour ne
pas utiliser les freins. Nous repartîmes à La
Forge-del-Mitg sur la route "normale" et avant
Saint-Laurent-de-Cerdans, nous prîmes à droite
en direction de Serralongue. On se croirait au Tyrol. Nous
fîmes une longue pause à Serralongue et nous
avons visité ce magnifique village. Par cette
chaleur, un humain doit boire beaucoup et mon pilote me dit:
«Nounours, j'ai liquidé les deux bouteilles de
soda, allons boire un grand diabolo-menthe bien froid avec
des icebergs à cette terrasse, sinon, tu rentreras
à pied à Arles-sur-Tech, je suis
complètement déshydraté...»
Serralongue est un village située dans les
Pyrénées-Orientales. En catalan, le nom de la
commune est Serrallonga. Le site de Serralongue (Serra longa
"la longue montagne") est occupé depuis le Xe
siècle où un château fut construit. Au
cours du XIIIe siècle, le château de
Serralongue devient Cabrenç, toutefois, le nom du
village restera Serralongue. Avant la Révolution de
1789, le château de Cabrenç était
déjà abandonné depuis longtemps.
L'Église Sainte-Marie de Serralongue date du XIe
siècle. Le Conjurador (unique en France) date du XIVe
siècle. Il y a à Serralongue un musée
médiéval où sont exposés des
outils, des objets du Moyen-Âge et une collection
remarquable et unique de maquettes animées.
Serralongue possède un golf 18 trous, on y pratique
l'équitation, la gymnastique, il y a un court de
tennis, 7 circuits pédestres (Tours de
Cabrenç, Xe siècle, classé monument
historique), des aires de pique-nique, des aires de jeux
pour enfants, etc... Puis, nous continuâmes notre
route vers Lamanère. Il y avait beaucoup de motards,
nous avons été escortés par un couple
sur un "gros cube" qui s'est arrêté avant nous
pour prendre des photos de ces paysages féeriques. En
fait, on pourrait s'arrêter à chaque lacet pour
prendre des photos. Nous, nous prenons surtout les ponts.
À Lamanère, mon pilote a bu presque toute la
fontaine au pied de l'église tant il avait soif. Il a
fait vraiment très très chaud tout au long ce
cette balade...
Lamanère est une commune située dans les
Pyrénées-Orientales. C'est le village le plus
au sud de la France. Le point le plus au sud de la France
continentale, le puig de Coma Negra, se trouve à
Lamanère. Le premier nom du village était
"Villa Menera" de Bassegoda (1225). Le territoire
dépendait du château de La Roca de Bassegoda.
Le nom est attesté dans un texte de 1427 citant "Le
lloch appellat La Menera". En catalan, Lamanère est
"La Menera", le nom catalan a été
francisé de manière erronée, on a
confondu le premier "e" de menera avec un "a". Menera serait
issu du celtique, plus tard, "mener" prendra le sens de mine
et "menera" fut utilisé désigner des mines. En
effet, la région produisait du fer, du plomb, du
cuivre et de la houille. Le nom a alors été
utilisé à la fois pour désigner la
localité et la rivière. Lamanère
signifie «la minière», là où
il y a une mine. "Menera" a donc la même origine que
le mot catalan "mineria" qui signifie "exploiter des mines"
(il y avait des mines à Lamanère, il y avait
également une usine d'espadrilles). En 2010, la
commune comptait... 54 habitants. L'église
Saint-Sauveur (1378) et l'église Sainte-Christine
(1267) de Lamanère sont des églises romanes.
Le château de Cabrenç (XIIe siècle) est
situé sur un pic rocheux au dessus du village, le
château est classé monument historique.
L'église Saint-Sauveur contient un magnifique retable
du XVIIIe siècle. L'église romane
Sainte-Christine contient deux statues (XVIIe et XVIIIe
siècles): Sainte Christine et Saint Michel terrassant
le dragon.
En fait, nous avons fait tout le tour du coin, nous sommes
rentrés par la route de Serralongue rejoignant la
route de Prats-de-Mollo, bien au-dessus des Gorges de la
Fou. En revenant vers Arles-sur-Tech, nous sommes
repassés au croisement de Saint-Laurent-de-Cerdans.
Arrivés à mon fan-club à
Arles-sur-Tech, nous ne nous sommes pas attardés, mon
pilote avait pris environ 140 photos (avec une carte
mémoire de 4000 photos, il photographie tout,
même les nanas se baignant dans les torrents, j'ai
dû le retenir pour qu'il ne bascule pas d'un pont). Il
devait réaliser le livre à pages tournantes
(un concept qu'il a créé spécialement
pour moi, Nounours le motard et pour vous afin que vous
puissiez vous évader avec moi, Nounours, dans mes
balades en Catalogne), choisir les photos et les
redimensionner, rédiger le texte et faire la mise en
page.
Le dimanche 18 août 2013, nous sommes retournés
à Lamanère (le village le plus au sud de la
Fance) pour visiter l'ermitage Notre-Dame-du-Coral, un
ermitage sur la route qui relie Sainte-Marguerite (Col
d'Ares) à Lamanère. Il est situé au
sommet d'un éperon rocheux sous lequel se trouvait
auparavant le village de Miralles aujourd'hui en ruines. Il
faut traverser Lamanère, la route qui continue en
montant devient une piste assez chaotique. "Coeur de
chêne" se disait autrefois "Coral", mais l'origine la
plus probable du nom serait la traduction de "el terrer rog
de Corall" (la terre rouge de Corail). La chapelle mesure 7
m sur 23 m. Sur la partie ouest se trouve la bergerie, au
nord l'hôtellerie (dans le prolongement du toit de
l'église). C'est ici qu'on logeait les
pèlerins. La bergerie étant dans le
prolongement de l'église, on a construit des murs de
part et d'autre du parvis jusqu'à faire rejoindre les
deux bâtiments, puis on a construit un toit. Le parvis
s'est ainsi transformé en pièce
supplémentaire. La défense de l'église
était en partie assurée par la présence
d'une meurtrière près de la porte. Les
bénitiers sont à l'extérieur. Le
mur-clocher abrite deux cloches.
Suite à la reconquête Carolingienne sur les
Sarrasins en 811, les religieux ont bâti des abbayes
dans toute la région et ont fait construire de
multiples sanctuaires dans les endroits les plus
reculés des montagnes. Les pionniers qui ont
repeuplé la région se sont regroupés
autour de ces sanctuaires en formant les villages. C'est
ainsi qu'apparu Notre-Dame-du-Coral, une toute petite
chapelle (presque un oratoire) sur l'éperon rocheux.
Le village de Miralles s'est développé mais
à sa destruction, la chapelle tomba dans l'oubli.
Selon la légende, une statue de bois
représentant la vierge provenant de cette chapelle a
été dissimulée dans un tronc d'arbre.
Elle fut retrouvée plus tard. L'église
Notre-Dame-du-Coral est mentionnée dès 1267
(Sancta Maria de Coral). Pendant que les ermites
parcouraient le pays en quête de dons, des gardiens
restaient à l'église. Ils en étaient
les titulaires. En 1926, l'administrateur (l'abbé)
entra en conflit avec les propriétaires, il profita
de la sélénité de l'évêque
d'Elne pour imposer ses vues. Vu l'opposition entre
l'abbé et les propriétaires,
l'évêque d'Elne interdit l'église au
culte, plus aucune messe n'y fut
célébrée depuis le 18 mai 1931. De nos
jours, l'ermitage est ouvert aux visiteurs, en tant que
gîte rural, chambres d'hôtes et tables
d'hôtes. On peut visiter la chapelle librement.
Pendant que je discutais avec des chevaux, mon pilote est
resté longtemps dans la chapelle, il en a parcouru
tous les recoins et a pris pas mal de photos. Nous avons
passé un dimanche dans un autre temps, dans les
décors somptueux des Pyrénées, à
cheval entre les Pyrénées-Orientales et
l'Espagne. Sur la route Serralongue - Lamanère, nous
nous sommes arrêtés à un caveau (d'une
famille), comme "perdu" là, en pleine forêt, le
long de cette route de montagne alors qu'il n'y a aucun
cimetière à la ronde... 51 photos prises ce
dimanche 18 août ont été ajoutées
au diaporama.
Le dimanche 27 octobre 2013, nous avons profité de la
prolongation de l'été pour retourner à
Lamanère et à Serralongue où nous avons
visité le petit hameau de la Forge de
Galdarès, un hameau de Serralongue. C'est un tout
petit lieu-dit de quelques maisons faisant partie de
Serralongue. Il y a un bien sympathique camping
-hélas fermé en octobre-. Pour se rendre
à ce camping, il faut passer un petit pont
vertigineux.
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