L'histoire des stations spatiales de 1971 à 2012

Stations spatiales Saliout - URSS - 1971

Mise en ligne: Mercredi 20 juin 2012

Espace

Espace


Saliout («Salut»): Série de stations spatiales soviétiques. Le programme était composé de huit stations mises sur orbite durant les années 1970 et 1980. La première station du programme, Saliout 1, est la première station spatiale construite et placée en orbite. Les stations Saliout étaient constituées d'un module unique placé en orbite en un seul tir par une fusée Proton. L'équipage et le ravitaillement venait à bord d'un vaisseau Soyouz. Le programme était à l'origine désigné «DOS 7-K». Deux générations de Saliout furent mises en orbite: Saliout 1 (1971), DOS-2 (1972), Saliout 2 (1973), Cosmos-557 (1973), Saliout 3 (1974 à 1975), Saliout 4 (1974 à 1977), Saliout 5 (1976 à 1977), Saliout 6 (1977 à 1982), Saliout 7 (1982 à 1991). Sous le couvert du programme Saliout, l'URSS a lancé un modèle de Saliout à vocation militaire (Almaz, «diamant»). Il avait pour but de surveiller les États-Unis et même de pouvoir effectuer des manœuvres visant à détruire des satellites à l'aide d'un canon d'avion. Saliout 3 a réussi une telle manœuvre sur un satellite factice. Saliout 6 a été occupé pendant 617 jours et Saliout 7 pendant 1 075 jours. La base (DOS) des stations Saliout fut ensuite utilisée comme modules intégrés aux stations spatiales constituées de plusieurs éléments lancés séparément puis assemblés en orbite: Le module central (DOS-7) de la station Mir (1986 à 2001) et le module Zvezda (DOS-8) de l'ISS (la Station spatiale internationale depuis 2000).

Saliout 1 (Saliout 1ère génération) a été lancé le 19 avril 1971. DOS-2 (Saliout 1ère génération) le 29 juillet 1972, Saliout 2 (Almaz) le 4 avril 1973, Cosmos-557 (Saliout 1ère génération) le 11 mai 1973, Saliout 3 (Almaz) le 25 juin 1974, Saliout 4 (Saliout 1ère génération) le 26 décembre 1974, Saliout 5 (Almaz) le 22 juin 1976, Saliout 6 (Saliout 2e génération) le 29 septembre 1977, Saliout 7 (Saliout 2e génération) le 19 avril 1982, le module central de Mir (DOS-7) le 20 février 1986 (au 23 mars 2001), un module DOS-8 pour l’ISS le 12 juillet 2000 (toujours en orbite).



Skylab - Première station américaine - 1973
Mise en ligne: Juillet 2005

La station Skylab (laboratoire du ciel) a été la première station spatiale américaine habitée. Elle fut lancée le 14 mai 1973. Après la réussite de la mission Apollo qui a conduit les Américains à la conquête de la Lune, les trois dernières missions sur la Lune prévues à l'origine ont été annulées. Le matériel restant disponible fut converti dans un nouveau projet: une station spatiale habitée. Ce sera le programme AAP (Apollo Application Program) qui deviendra Skylab en 1973. Construite avec ce qui restait d'Apollo, la station Skylab a été fabriquée en réutilisant le troisième étage de la fusée Saturn V et le module d'Apollo. Elle fut lancée par la dernière fusée Saturn V à une orbite de 430 km d'altitude. Le programme de Skylab 2 a permis d'observer la comète Kohoutek et de réaliser des sorties dans l'espace. Le matériel d'Apollo étant épuisé, Skylab fut abandonnée. Elle se désintégrera au-dessus de l'océan Indien le 11 juillet 1979 en rentrant dans l'atmosphère. Malgré les efforts de la NASA pour contrôler sa chute vers la Terre, l'Australie a malgré tout reçu des débris de la station.



Sapcelab - 1974
Mise en ligne: Mercredi 20 juin 2012

Spacelab est un laboratoire à microgravité modulaire placé dans l’espace à bord d'une navette spatiale. Sa structure est un large cylindre situé à l’arrière de la navette, relié à l’espace par un long couloir destiné à l'équipage. En avril 1973, l'idée du Spacelab est approuvée par la NASA et le CERS (actuellement l'Agence spatiale européenne ou ESA). Sa construction a commencé en 1974. Le premier laboratoire LM1 a été donné à la NASA gratuitement pour que les spationautes européens puissent avoir des places dans les vols habités des navettes spatiales. Le second laboratoire, le LM2, a été acheté par la NASA pour ses propres besoins. Le laboratoire Spacelab a été utilisé sur 25 vols spatiaux. Le module Spacelab comprenait un laboratoire configurable principal cylindrique d'un diamètre extérieur de 4,12 m, chaque segment avait une longueur de 2,7 m. Deux modules habitables ont été construits, le LM1 et le LM2. Son utilisation s'est arrêtée en 1998, les travaux scientifiques devant par la suite s'effectuer depuis l'ISS (la Station spatiale internationale) dans le module américain Spacehab (une version réduite du Spacelab installé en 2002 par le vol STS-99 de la navette spatiale). Le module LM1 est conservé à l'aéroport de Brême en Allemagne.



Mir (Station spatiale internationale) - URSS - 1986
Mise en ligne: Jeudi 21 juillet 2012

Mir («paix») était une station spatiale russe mise en orbite le 19 février 1986. La station a été construite en orbite en reliant des modules lancés séparément du 19 février 1986 à 1996. Mir fut le plus grand vaisseau spatial de l'histoire. Les navettes américaines utilisaient un collier d'accouplement modifié conçu pour la navette soviétique Buran (à l'origine prévue pour entretenir la station). Mir ressemblait à un labyrinthe envahi de tuyaux, de câbles, d'instruments scientifiques, d'objets de la vie quotidienne (photos, dessins d'enfants, livres et une guitare). Elle était habitée par trois hommes d'équipage mais elle en a parfois accueilli six pendant un mois. Excepté deux courtes périodes, la station a été habitée sans interruption jusqu'en août 1999. Le 23 mars 2001, on a décidé de faire retomber volontairement la station près de Nadi (Fidji) afin qu'elle plonge dans le Pacifique Sud. Freinée par les couches denses de l'atmosphère, Mir a brûlé en grande partie, le reste (entre 20 et 25 tonnes) est tombé en pluie dans l'océan. Vers la fin de sa carrière, la station Mir devait être achetée pour en faire le premier studio de télévision/cinéma en orbite. En juin 1992, les États-Unis et les Russes ont accepté de s'associer pour l'exploration de l'espace: un astronaute américain embarquerait sur la station Mir et deux cosmonautes russes embarqueraient dans une navette spatiale. En septembre 1993, les États-Unis et les Russes ont annoncé une nouvelle station spatiale: l'ISS (station spatiale internationale). Les États-Unis, ayant largement participé au projet Mir, les deux programmes auraient pour nom de code "Phase One" pour Mir et "Phase Two" pour l'ISS.

Les navettes spatiales ont participé au transport des approvisionnements et des équipages. Des astronautes américains ont vécu à bord durant des mois. Depuis mars 1995, sept astronautes des États-Unis ont consécutivement passé vingt-huit mois à bord de la station Mir. Le 23 février 1997, un incendie s'est déclaré à bord de la station et le 25 juin 1997, une collision a eu lieu avec un vaisseau Progress (non piloté). Dans les deux cas, l'évacuation complète de la station (il y avait un Soyouz de secours pour le retour sur Terre) a été évitée de justesse. Le second accident a laissé un trou dans le module Spektr alors isolé du reste de la station. Plusieurs sorties dans l'espace ont été nécessaires pour remettre en ordre la station Mir. La coopération entre les États-Unis et la Russie n'a pas été facile. Méfiance, manque de coordination, problèmes de langue, divergence de vue et d'intérêts ont posé beaucoup de problèmes. Après les accidents, le Congrès des États-Unis et la NASA ont envisagé d'abandonner le programme. L'administrateur de la NASA a décidé de continuer. Le Module central était un dérivé des stations Saliout (DOS-7, la dernière station Saliout). À l’exception du module d'amarrage (mis en orbite par la navette spatiale américaine lors de la mission STS-74), tous les modules furent lancés par des fusées Proton, les capsules habités Soyouz et les véhicules non habités Progress.



ISS (International Space Station) - 1998
Première mise en ligne: Mercredi 27 juillet 2005

Le 20 novembre 1998, le premier élément de l'ISS (International Space Station), le module "Zarya", est mis en orbite par les Russes avec une fusée Proton lancée de Baïkonour. Le programme a été lancé et piloté par la NASA et développé conjointement avec l'agence spatiale fédérale russe (FKA) avec la participation des agences spatiales européenne, japonaise et canadienne. Sa construction, entamée en 1998, devait s'achever en 2012. Depuis novembre 2000, la station, qui gravite en orbite basse (environ 380 Km), est occupée en permanence par 2 ou 3 spationautes. La tragédie de Columbia en février 2003 a fortement remis en question le développement de l’ISS et sa configuration finale. Des retards considérables ont été accumulés et les navettes américaines sont mises à la retraite en 2011. L'International Space Station (ISS) verra-t-elle vraiment le jour dans sa configuration finale ? Ou l'aventure spatiale est-elle en train de s'achever. Les ambitions du programme sont à plusieurs reprises et revues à la baisse tant du côté russe que du côté américain, plusieurs modules sont supprimés. Le vaisseau russe Soyouz a pris en charge la relève des équipages, la navette spatiale américaine sera abandonnée en août 2011.

Lancée en 1998, la station spatiale internationale est toujours, en 2012, le plus grand objet artificiel placé en orbite terrestre: 110 m de largeur, 74 m de longueur et 30 m de hauteur pour une masse d'environ 400 tonnes. La station comporte une quinzaine de modules pressurisés. Les plus grands projets d'avions spatiaux et de vols sur d'autres astres ont tous été abandonnés. En 1972, l'humanité a préféré stopper les vols sur la Lune pour privilégier les stations orbitales plus proches de la Terre: Skylab (USA), Spacelab (Europe), Saliout et Mir (URSS) pour parvenir à l'ISS qui ne sera sans doute jamais terminée... Spacelab et les Saliout ont été démantelées; Mir et Skylab se sont désagrégées en retombant sur Terre. On nous promet la reprise des vols sur la Lune après 2015 et les voyages vers Mars. Mais quand et avec quoi ? Des mobylettes ? Les États-Unis ont mis fin au programme Constellation qui devait permettre à l'homme de retourner sur la Lune.



Tiangong-1 - Station orbitale - Chine

Vendredi 26 septembre 2008 - Le jeudi 26 septembre à 21 heures 10, la fusée Longue Marche II-F, transportant le vaisseau spatial Shenzhou-7 et trois taïkonautes, a été lancée de Jiuquan au nord-ouest de la Chine. Le samedi 27 septembre, le taïkonaute chinois Zhai Zhigang a flotté 9 165 kilomètres (soit un quart de la circonférence de la Terre) à environ 350 kilomètres au-dessus de la Terre pendant à peu près 20 minutes. Dimanche, après une mission de 68 heures, le vaisseau spatial Shenzhou-7 a atterri en Mongolie intérieure vers 17 heures (9 heures GMT).

Samedi 27 septembre 2008 - Le taïkonaute Zhai Zhigang, un colonel de l'armée de l'air de 42 ans, est sorti du module Shenzhou-7 samedi à 16 heures 43. La Chine devient le troisième pays au monde à effectuer une marche spatiale après les États-Unis et la Russie (ex-URSS). Zhai Zhigang, flottant dans l'espace, a agité le drapeau chinois rouge orné d'étoiles jaunes. «Je me sens bien. Je salue d'ici le peuple chinois et le peuple du monde entier...»

S'inspirant de la célèbre phrase de l'astronaute américain Neil Armstrong en 1969 lorsqu'il a marché sur la Lune, Beijing Youth Daily a déclaré: «C'est un petit pas pour un homme, mais d'un bond de géant pour le pays !» Durant sa sortie, Zhai Zhigang était relié au vaisseau par deux câbles de sécurité. En 1969, les astronautes n'étaient même pas reliés à des câbles pour courir sur la Lune... La mission Shenzhou-7 s'est déroulée à quelques jours de la fête nationale chinoise le 1er octobre et à quelques jours du cinquantième anniversaire de la NASA.

Samedi 1er octobre 2011

Après les USA et l'URSS dans les années 1960, la Chine a envoyé son premier module de station orbitale, un prototype d'entraînement au programme devant doter la Chine d'une station spatiale d'ici 2020. Le lancement de la fusée "Longue Marche 2F" a été effectué le 29 septembre (deux jours avant la Fête nationale chinoise - 1er octobre) -un pur hasard- à 21 heures 15 minutes de la base de Jiuquan dans le désert de Gobi. La fusée "Longue Marche 2F" transportait le vaisseau "Tiangong-1" (Palais céleste). Environ dix minutes après la mise à feu de la fusée, Tiangong-1 s'est séparé du lanceur à 200 kilomètres au-dessus de la Terre. Puis le module a déployé ses deux panneaux solaires. Le prototype Tiangong-1, dont la durée de vie dans l'espace est de deux ans, devrait bientôt accueillir Shenzhou 8, un vaisseau inhabité pour le premier rendez-vous spatial de la Chine. Ensuite, deux vaisseaux avec (au moins !) un spationaute à bord, Shenzhou 9 et Shenzhou 10, rejoindront le module. Les premiers amarrages chinois dans l'espace en somme. La CCTV (chaîne d'information de la télévision d'état) a choisi, pour accompagner la soirée sur le lancement de la fusée l'hymne «America the beautiful», un des chants les plus patriotiques... de l'Amérique (en version instrumentale). Ceci a un tantinet déboussolé les téléspectateurs. «Tous les Chinois ont soudain eu envie de disparaître sous terre...» La Chine avait déjà envoyé un homme dans l'espace en 2003.

La technique d'amarrage que la Chine va utiliser avec Tiangong-1 est la même que celle des années 1960 pour les programmes spatiaux américains (Gemini et Apollo) et soviétiques (Soyouz) à un détail près, nous nous rapprochons toujours plus près... de la Terre. En 2010, la navette était le dernier engin permettant d'envoyer des Hommes dans l'espace (avec Soyouz). Seule la navette permettait d'embarquer les matériaux nécessaires à l'assemblage de l'ISS, l'unique station habitée en permanence par 2 ou 3 astronautes (à environ 380 km de la Terre).

En 2011, les navettes sont définitivement mises au rancart, il n'y a plus que le Soyouz russe pour aller sur l'ISS (International Space Station). Le 29 septembre 2011, la Chine réussit a lancer le premier module d'une future station (prévue pour 2020). "Plus près de toi ma Terre... (200 km)". Remarquez, si on continue dans ce sens, il n'y aura plus besoin de lanceurs. Lorsque nous atteindrons les 10 km, les navettes spatiales s'appelleront... des avions. Les États-Unis observent d'un œil plutôt inquiet l'arrivée de la Chine dans la conquête spatiale du XXIe siècle, soit envoyer des bidules tourner autour de la Terre entre 200 et 350 km. Les inquiétudes de l'Amérique sont justifiées, la folie des Hommes a toujours été les armes et conquérir la Terre. De toute l'Histoire humaine, les inventions ou les avancées technologiques ont été récupérées pour fabriquer de nouvelles armes. Course à l'espace ? Espionner la Terre à des fins militaires ! La Chine sera bientôt la seule nation à disposer d'une station orbitale. Le premier module de celle-si étant Tiangong-1 (Palais céleste). L'engin doit permettre à la Chine de tester l'arrimage spatial pour des missions habitées et assembler ainsi une station spatiale en 2020. Mais le but réel de la Chine est obscur. S'agit-il d'un projet scientifique ? D'un projet militaire ? Les États-Unis ont mis leurs navettes au placard et dépendent de la Russie pour envoyer des astronautes et du matériel vers l'ISS.

La Chine s'apprêterait à donc à assembler sa station orbitale en 2020 alors que l'ISS (International Space Station - Station spatiale internationale) retombera dans un océan (enfin, on l'espère, et souhaitons qu'ils songeront à rapatrier les astronautes avant). Or, la Chine fait tout ça un peu de manière obscure. En 2007, la Chine avait effectué un test d'un missile anti-satellite, Pékin n'avait prévenu personne. Des dizaines de milliers de débris ont été éparpillés dans l'espace polluant l'orbite terrestre. Rassurez-vous, on ne pollue plus l'orbite de la Lune puisqu'on n'y va plus. Et pour réparer, entretenir Hubble et aller placer le JWST ? On ne pourra pas demander aux Chinois, leur lanceur "Longue Marche (de Chine) 2F" ne va pas assez loin. Il est efficace pour lancer Tiangong-1 mais pour aller placer le James Webb Space Telescope, c'est autre chose. Ariane ? Elle ne peut pas embarquer d'astronautes. Le nouveau Soyouz russe devant être construit par RKK Energia a été abandonné.

2012: Le début de la conquête spatiale en orbite basse

Mise en ligne: Mercredi 20 juin 2012

L'humanité entre enfin dans l'ère spatiale. L'Homme marchera-t-il un jour sur la Lune ? On commencerait à y croire mais... J'ai dû vivre sur une autre planète car il me semble que cela avait déjà été fait. Voyons l'exploit de la Chine: Trois taïkonautes ont été lancés dans l'espace samedi. Ils sont entrés à bord de Tiangong-1, un module en orbite depuis septembre 2011 (1). Le premier hic, c'est l'altitude où tout cela se passe. Tiangong-1 et Shenzhou-9 se baladent en orbite basse soit moins de 300 km (plus de 1000 fois moins que la distance moyenne Terre-Lune: 384 400 km). Après un si long voyage sans histoire, l’équipage de Shenzhou-9 a réussi à s’amarrer à Tiangong-1. Les trois taïkonautes, dont la première femme chinoise à être lancée dans l’espace, sont entrés à l’intérieur de Tiangong-1 (sans combinaison spatiale !) devant les caméras de la télévision chinoise qui était naturellement sur les lieux. Les taïkonautes et la taïkonette ont salué le peuple chinois. Car amarrer deux engins spatiaux lors d’un vol habité en orbite basse est une sacrée performance ! Certes, il me semble -mais c'est sans doute le fruit de mon imagination- que les États-Unis et l’ex-URSS le faisaient depuis le début des années 1960 (le programme Gemini qui préfigurait le programme Apollo).

Deux des trois membres de l’équipage de Shenzhou-9 devraient séjourner une petite semaine dans le module Tiangong-1. Le troisième taïkonaute rejoindrait la capsule orbitale uniquement si le palais céleste était en danger. En orbite basse, les taïkonautes sont à la portée de n'importe quel Soyouz russe et pourraient être pris en sandwich entre un Soyouz et l'ISS qui gravite un peu plus haut. Donc, le module Tiangong-1 est désormais habité par deux taïkonautes dans un espace cylindrique de 10,40 m de long. Tiangong-1 sera une nouvelle fois visité par un équipage en 2013 (Shenzhou-10) puis "désorbité" (autrement dit, il atterrira non pas sur la Lune mais en miettes sur Terre) en 2013, nous ne savons pas quand exactement. Il sera ensuite remplacé par Tiangong-2, une version évoluée de Tiangong-1. Après Tiangong-2, la Chine devrait lancer Tiangong-3, et les modules seront utilisés pour la construction de la future station spatiale chinoise. Les vaisseaux cargos seront conçus à partir des modules Tiangong-1. Petit couac: Le module Tiangong-1 sera en miettes sur Terre en 2013, il manquera au moins un module pour construire la fameuse station spatiale et le vaisseau cargo à moins qu'on recolle les morceaux. En réalité, ce programme spatial aurait d'autres objectifs: Le gouvernement chinois souhaite montrer au reste du monde sa puissance spatiale et expliquer au peuple chinois l’utilité d’envoyer des Hommes dans l’espace "pour le bien du pays". La réalité est sans doute ici: La station comprend une caméra infrarouge de 600 mm de diamètre qui doit être utilisée pour l'observation... de la Terre ! Qui peut dire ce que cette station emportera d'autre. L'orbite basse est idéale pour envoyer des colis sur Terre.

Que s'est-il passé depuis 1972 (la dernière mission d'Apollo, le dernier vol sur la Lune) ? Depuis les années 1960, tout avait été fait. Les limites de l'avion à réaction ont été atteintes le 22 décembre 1964 avec le Lockheed SR-71 Blackbird qui détient toujours le record de vitesse et d’altitude. Les limites de l'avion-fusée ont été atteintes avec le North American X-15 ayant établi le record définitif de vitesse à 7 272,68 km/h (le 3 octobre 1967) et le record d'altitude à 107 960 mètres (le 23 août 1963). Le record du plus lointain voyage habité dans l'espace (près de 400 000 km) est toujours détenu par Apollo le 21 juillet 1969 et les seuls humains ayant marché (et roulé avec le Rover) sur la Lune l'ont fait entre 1969 et 1972. Certes, je pourrais -je devrais- m'émerveiller devant l'exploit de la Chine au XXIe siècle. Mais vu ce qu'ont réalisé les anciens au siècle dernier, je m'interroge simplement. Ils n'avaient pas les SMS ni Facebook mais ils ont marché sur la Lune. C'était le début d'une nouvelle épopée: Celle de l'espace. En 1974, nous avions les lanceurs et les vaisseaux pour aller sur Mars en 8 mois (séjour dans l'espace établi en 1983 a bord de Saliout-7)... Il aurait fallu inventer de nouveaux moyens de propulsion, de nouveaux vaisseaux permettant de franchir la vitesse de la lumière sans dématérialisation (c'était possible) et s'inspirer des technologies des vrais OVNI pour commencer à voyager dans la galaxie et regarder encore plus loin, vers d'autres galaxies. Au XXIe siècle, nous allons à 380 km (l'ISS). Proxima Centauri, l'étoile la plus proche de nous, est située à 4,22 années-lumière du Système solaire.

(1) Tiangong 1 («Palais céleste 1») est le premier morceau d'une station spatiale développée par l'agence spatiale chinoise CNSA. Placé en orbite basse sans équipage le 29 septembre 2011, il est prévu pour recevoir la visite de vaisseaux de type Shenzhou. Son séjour dans l'espace est limité à deux ans (jusqu'en 2013). Cette station sera bien petite comparée aux stations de l'antiquité, Skylab (États-Unis), Saliout (2), Mir (ex-URSS) et l'ISS. Sa taille réduite et l'absence d'un deuxième système d'amarrage n'autorise que des missions habitées de courte durée. La première mission sans équipage s'est déroulée en novembre 2011. Deux autres modules, Tiangong 2 et Tiangong 3, seront lancés au cours de cette décennie. La série Tiangong doit être suivie, après 2020, par une station spatiale comprenant trois modules dont le lancement dépend de la mise au point du nouveau lanceur lourd chinois Longue Marche. La station spatiale Tiangong a la forme d'un cylindre d'une longueur de 10,4 mètres et d'un diamètre maximal de 2,8 mètres divisé en deux composants: le module de service de diamètre réduit et le module orbital pressurisé. Tiangong, la station spatiale du XXIe siècle, s'inspire de celle de la première station spatiale russe Saliout (1971) mais à une échelle réduite. Le lanceur chinois le plus puissant (Longue Marche 2F) ne permet de lancer que 8,4 tonnes soit même pas la moitié de la première station soviétique Saliout (18,5 tonnes). L'unique port d'amarrage est inspiré du système russe. L'espace habitable est d'environ 15 m³. L'absence d'un deuxième système d'amarrage ne permet pas le ravitaillement par un vaisseau cargo ou le relais d'un équipage par un autre. L'absence de système de recyclage de l'oxygène et de l'eau ainsi que l'impossibilité de faire accoster un vaisseau de ravitaillement limite la durée des séjours. Tiangong 1 a été lancé le 29 septembre 2011 sans équipage par une fusée Longue Marche 2F depuis le Centre spatial de Jiuquan dans le désert de Gobi au nord-est de la Chine. Le premier élément de la station a été placé par son lanceur sur une orbite basse (moins de 300 km). Un premier rendez-vous spatial et d'amarrage a eu lieu le 2 novembre 2011 à 17 h 38 GMT avec le vaisseau Shenzhou 8 lancé sans équipage deux jours plus tôt, l'amarrage était piloté depuis le sol. Shenzhou 9, lancé le 16 juin 2012, a emporté 3 taïkonautes dont une femme. Le vol du troisième vaisseau, Shenzhou 10, est prévu pour la fin 2012 ou au début de 2013.

(2) Saliout 1 fut la première station spatiale au monde. Saliout 1 a été mise sur orbite le 19 avril 1971 lancée avec une fusée Proton.


© by Michel Mahler - Le Réveil des Marmottes

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