Espace

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1) Des programmes Mercury, Gemini au programme Apollo
NASA 1961/1972 (USA) - Programme spatial
2005

5 mai 1961 - Allan Shepard fut le premier américain dans l'espace à bord de la capsule Mercury (Freedom 7) en vol suborbital. Programme Gemini (USA - 1964 à 1966) - Série vols habités destinés à préparer le programme Apollo et les vols sur la Lune... Le programme Apollo fut lancé par John Fitzgerald Kennedy le 25 mai 1961. Le programme spatial de la NASA (1961 à 1975) avait pour objectif d'envoyer des hommes sur la Lune avant la fin de la décennie. En mai 1961, aucun vol orbital américain n'avait encore été réalisé. Pour remplir l'objectif fixé par John Fitzgerald Kennedy, la NASA a lancé plusieurs programmes destinés à préparer les futures expéditions lunaires: Le programme Gemini pour mettre au point les techniques de vol spatial et les programmes de reconnaissance (Surveyor, Ranger, etc...) afin de cartographier les zones d'atterrissage. Pour atteindre la Lune, on osa une méthode audacieuse: Le rendez-vous orbital lunaire, qui nécessitait deux vaisseaux spatiaux (dont le module lunaire). La fusée géante de 3 000 tonnes Saturn V (dévelopée par Werner von Braun à parir du V2), capable de placer en orbite basse 118 tonnes, fut alors développée pour cette expédition lunaire..

2) Apollo 11
NASA 1969/1972 (USA) - Programme spatial - Vols sur la Lune
2005

Le mercredi 16 juillet 1969, à 9 heures 32, heure locale (14 heures 32 heure française) à Cap Canaveral, la mission Apollo 11 est prête pour le départ. L'énorme fusée Saturn V est sur son pas de tir "Pad 39-A". Saturn V mesure plus de 110 mètres de haut (plus de deux fois la hauteur de l'actuelle Ariane 5). Au sommet, la capsule Apollo où sont installés trois astronautes, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins. Au Centre spatial Kennedy, la tension est à son comble. Partout sur la planète, les gens sont suspendus à la radio ou à la télévision. Dans un bruit infernal, les cinq moteurs Rocketdyne F1 s'enflamment, le sol tremble, une onde sismique se propage jusqu'à huit kilomètres. Lentement, la fusée de trois mille tonnes s'élève. Deux minutes après le décollage, Saturn V n'est plus qu'un minuscule point suivi d'une traînée blanche filant à plus de 50 kilomètres d'altitude. Toute la planète vit cet événement historique: Pour la première dans l'histoire de l'humanité, trois hommes sont en route vers la Lune à près de 400 000 km de notre Terre. Saturn V ne peut mener sa charge qu'en orbite basse en se séparant de ses étages. 2 minutes 30 après le décollage, le premier étage, un énorme cylindre de 42 mètres de hauteur et de 10 mètres de diamètre, est largué. Les cinq moteurs J-2 Rocketdyne s'allument. Les astronautes subissent une accélération de 4,5 g (ils pèsent 4,5 fois leur poids). Le deuxième étage de 24,8 m de hauteur maintient l'accélération durant 5 minutes 30 et assure la sortie de l'atmosphère puis il se détache. Trois hommes sont maintenant dans l'espace. Avec son moteur J-2, le troisième étage de près de 18 mètres de hauteur poursuit l'accélération et assure la mise en orbite à 190 kilomètres d'altitude. Le moteur s'éteint. L'engin spatial effectue plus de deux tours de la Terre à 8 km/s... 12 h 16 mn, troisième orbite. Le moteur J-2 est à nouveau allumé, le vaisseau spatial quitte son orbite en accélérant et dépasse les 11 km/s. Le troisième étage est éteint et le vaisseau spatial file désormais à environ 40 000 km/h vers la Lune. L'équipage largue les panneaux de protection du module lunaire (LEM, Lunar Excursion Module ou LM, Lunar Module) baptisé Eagle, l'engin qui doit se poser sur la Lune. Il faut amener le LEM là où il faut, nez à nez avec la capsule. Michael Collins dirige la manœuvre, le module lunaire est détaché et pivote sur lui-même. Par une petite impulsion des moteurs, et les deux engins s'emboîtent l'un dans l'autre..

Après un voyage de près de trois jours, le vaisseau Apollo est en orbite lunaire. Le vaisseau réalise treize révolutions autour de la Lune puis le module Eagle se sépare, le vaisseau est désormais occupé Michael Collins seul. Le LEM avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin entame sa descente vers le sol lunaire. Neil Armstrong remarque que le LEM s'approche d'un site encombré de rochers, Armstrong prend le contrôle manuel du module lunaire et improvise un vol horizontal afin de trouver un site adapté à l'alunissage. Cette manœuvre entame dangereusement la faible réserve de carburant. Il ne reste plus que 45 secondes du propergol réservé à l'alunissage. Neil Armstrong choisit la Mer de la Tranquillité, le site prévu pour se poser est dépassé de 7 km. Le LEM se pose sur la Lune. Après un temps semblant interminable pour les dernières vérifications, Neil Armstrong sort du LEM et descend les 9 échelons. L'autonomie des astronautes durant leurs sorties extra-véhiculaires est de 2 heures et 45 minutes, la limite des réserves d'oxygène des combinaisons spatiales A7L. Le 21 juillet 1969 à 2 h 56 UTC (3 h 56) en France (le 20 juillet à 21 h 56 à Houston), Neil Armstrong marche sur la Lune. «C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité !»...

15 minutes plus tard, Buzz Aldrin le rejoint. Les astronautes récoltent 21,7 kg d'échantillons de sol lunaire, prennent des photos, filment le site d'atterrissage et plantent un drapeau américain. Ils reçoivent un appel téléphonique du président Richard Nixon de la Maison Blanche. L'équipage d'Apollo 11 reste 21 heures 30 sur la Lune dont une sortie extra-véhiculaire de 2 heures 30. Neil Armstrong et Buzz Aldrin remontent dans le LEM. Le drapeau américain, planté trop près du LEM, est couché par le souffle du décollage. Le LEM décolle de la Lune et rejoint le module de commande resté en orbite lunaire avec Collins à bord. Trois jours plus tard, le vaisseau Apollo amerrit dans le Pacifique après une mission de 195 heures et 18 mn. Les astronautes sont récupérés par le porte-avion USS Hornet CV-12. Une caméra était installée sur le hublot droit du LEM et permettait de voir la plate-forme de départ, l'échelle, le pied du LEM et le sol lunaire. Cette caméra, activée par Neil Armstrong pendant sa descente des neuf marches du LEM, a retransmis les images du premier pas de l'Homme sur la Lune, elles furent retransmises en direct sur l'ensemble de la planète. Ces images font désormais partie du passé. Le 15 juillet 2009, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter a photographié un étrange témoignage du passé: Le site d'atterrissage d'Apollo 11. En 1969, des astronautes avaient fixé une plaque sur le lieu de l'alunissage, la Mer de la Tranquillité.



3) Le LRV (Rover lunaire, Lunar Roving Vehicle)

Mise en ligne: Jeudi 23 août 2012

Le Rover lunaire (Lunar Roving Vehicle ou LRV), est un engin tout-terrain biplace à l'allure rustique d'un poids de 210 kg et d'une longueur de 3 mètres. Il pouvait transporter deux astronautes (un pilote et un passager côte à côte) et plus de 490 kg de charge à la vitesse de 14 km/h grâce à quatre moteurs électriques de 0,25 ch. Le Rover était doté d'un système de navigation perfectionné et de roues d'une conception originale. Il fut fabriqué à quatre exemplaires pour l'agence spatiale américaine (NASA) et utilisé par les astronautes au cours des missions Apollo 15 à Apollo 17 (1971 à 1972). Le Rover lunaire a roulé pour la première fois sur la Lune le 31 juillet 1971 au cours de la mission Apollo 15. Le LRV (Rover lunaire) fut conçu sans que les caractéristiques du sol lunaire soient connues avec précision. Il devait fonctionner dans un environnement particulièrement hostile (température élevée, absence d'atmosphère, faible gravité, terrain accidenté) difficile à reproduire sur Terre. Le Rover lunaire a rempli les objectifs qui lui étaient assignés. Le LRV a été utilisé dans trois missions lunaires: Apollo 15, Apollo 16 et Apollo 17. Grâce au rover lunaire, les astronautes purent prospecter un plus grand nombre de sites de la Lune. Les ouvrages de science-fiction du début du XXe siècle avaient imaginé un véhicule permettant de transporter des hommes sur la Lune.

Hergé, dans une aventure de Tintin, "On a marché sur la Lune" (1953), avait imaginé un rover inventé par le professeur Tournesol: un... char (Hergé avait-il tout compris ?) ! Dans les années 1950, alors que la course à l'espace est lancée, le sujet est plus sérieusement abordé. Le mathématicien et physicien britannique Arthur C. Clarke (co-auteur de "2001, l'Odyssée de l'espace" avec Stanley Kubrick) est le premier à décrire dans l'article The Exploration of Space (L'Exploration de l'Espace), un véhicule lunaire réaliste. Au début des années 1960, le programme Apollo est lancé. La construction d'un véhicule lunaire sort alors du domaine de la fiction. Mais la NASA, accaparée par la mise au point de la fusée Saturn V et des modules spatiaux, peine à définir un programme d'exploration de la Lune. Le Centre de vol spatial Marshall de la NASA expérimente alors différents prototypes de rovers lunaires. La première étude est réalisée en 1959 par l'Agence pour les missiles balistiques de l'armée américaine en charge du développement de la fusée Redstone. L'agence souhaite définir le matériel nécessaire à une base sur la Lune. L'étude porte sur un véhicule à roues biplace pesant 900 kg et comportant une cabine pressurisée. En 1960, l'agence spatiale américaine (NASA), venant tout juste d'être créée, reprend une partie de l'équipe chargée de cette étude (dont Wernher von Braun) au sein du Centre de vol spatial Marshall (Marshall Space Flight Center).

La NASA demande à plusieurs industriels des études sur un véhicule destiné aux missions du programme spatial devant se dérouler après le premier sur la Lune. Il était prévu, au début, que ce matériel serait transporté sur la Lune par une fusée distincte de celle des astronautes, le poids ne jouait donc pas un rôle important. En 1962, la NASA étudie avec les sociétés aérospatiales Northrop et Grumman un véhicule lunaire biplace. Deux modèles sont étudiés: un véhicule de grande taille (5,4 m de long, 2 m de large et pesant 3 tonnes) pouvant accomplir des missions de 30 jours et parcourir 450 km et un véhicule plus petit (3,6 m de long, 2,5 de large et pesant 1,5 tonne) pouvant accomplir des missions de 7 jours et parcourir 368 km. Les deux versions sont dotées d'une cabine pressurisée, de roues métalliques flexibles et sont propulsés par des moteurs électriques. En 1964, le Centre Marshall demande aux sociétés Boeing et Bendix de concevoir un véhicule (le MOLAB, Mobile Laboratory), permettant de transporter deux personnes sur une période de 14 jours afin d'anticiper ce qui servira au programme Apollo. Le prototype proposé par Bendix est équipé de 4 roues métalliques, il pèse 3 060 kg, il peut transporter l'équipage et 3 tonnes de matériel dans une cabine pressurisée sur une distance de 100 km. Le véhicule est grand: 9 m de long (dont 3,6 m pour la cabine pressurisée) et 2 m de large. En parallèle, la NASA fait étudier un rover lunaire léger (LSSM, Local Scientific Survey Module), un monoplace sans cabine pressurisée. Le 25 mai 1961, le président John Kennedy prend la décision d'envoyer des hommes sur la Lune avant la fin de la décennie. Le projet Apollo est lancé. En 1962, la NASA abandonne le concept d'un envoi sur la Lune en deux temps (une fusée pour l'équipage, une autre pour le matériel lourd) pour les missions Apollo avec une seule fusée: les rendez-vous en orbite lunaire entre le module lunaire (LEM) et les vaisseaux ramenant les astronautes sur Terre. Cette décision annonce l'abandon du rover lunaire lourd incompatible avec les capacités de la fusée Saturn V.

En août 1967, la conférence de Santa-Cruz (entre la communauté scientifique et la NASA) définit les objectifs prioritaires du programme Apollo. Un véhicule permettant d'élargir le rayon d'action des astronautes de 500 mètres à 10 km. La communauté scientifique demande le développement d'un avion lunaire piloté permettant d'explorer des zones éloignées et d'un engin à roues à plus grand rayon d'action (25 km) pouvant être piloté à distance et pouvant effectuer des investigations automatiques après le départ des astronautes (le Local Scientific Survey Module ou LSSM). Ces véhicules doivent être expédiés sur la Lune dans une fusée dédiée (double lancement). En 1968, la société General Motors étudie un véhicule lunaire embarqué dans la même fusée que les astronautes: un engin de petit format sans cabine pressurisée et capable d'effectuer trois "excursions" de 20 km pouvant être placé dans l'étage du module lunaire (LEM). Début 1969, on étudie si la fusée Saturn V peut placer en orbite une charge supplémentaire et si le module lunaire peut effectuer des missions plus longues sur la Lune. Les conclusions sont positives (Saturn V peut satelliser 2 tonnes supplémentaires) et le développement du rover lunaire proposé par General Motors est choisi. Le 27 mai 1969, la NASA décide de développer un rover lunaire léger et confie sa construction au Centre Marshall. Le rover doit être embarqué sur les missions Apollo à compter de 1971.

Après le premier atterrissage lunaire (Apollo 11, juillet 1969), des études sont lancées pour le développement de l'avion lunaire et du véhicule lunaire bi-mode (le LSSM). En septembre 1970, le gouvernement Nixon décide l'abandon des missions Apollo après Apollo 17. L'envoi sur la Lune d'un véhicule lunaire lourd de type LSSM ou MOLAB finit à la poubelle. Le rover doit être développé en un temps particulièrement court (17 mois). Une équipe est montée par le Centre Marshall avec, à sa tête, Saverio F. Morea, un spécialiste des moteurs de fusée. Dès juillet 1969, le véhicule à construire doit être un engin tout-terrain biplace sans cabine pressurisée d'une masse inférieure à 181 kg qui doit pouvoir tenir dans l'emplacement d'une baie de l'étage du module lunaire (LEM). Il doit pouvoir réaliser quatre "excursions" de 30 km en 78 heures, transporter 350 kg de charge et doit être équipé de 4 roues propulsées par des moteurs électriques indépendants. L'astronaute qui conduit le rover doit disposer d'un tableau de bord. Le premier rover envoyé sur la Lune pèse 30 kg de plus que prévu (210 kg au lieu de 181 kg). Une autre difficulté majeure est la faible connaissance du sol lunaire, on se demande si le sol lunaire n'allait pas engloutir les rovers. Finalement, Boeing soumet en janvier 1970 une première esquisse à la NASA et aux astronautes. En juin 1970, la conception du véhicule est figée. La mise au point du mécanisme de déploiement du rover sur la Lune est développée. 4 rovers sont construits, ils seront utilisés au cours des missions Apollo 15, 16 et 17, le quatrième fournissant des pièces de rechange après la décision d'annuler les missions après Apollo 17. La roue était un organe critique, elle doit fonctionner avec la faible gravité lunaire.

Le Rover a une allure rustique, décevante par rapport au dessin des prototypes MOLAB, cela est dû à l'absence de cabine pressurisée mais également de tout carénage jugé superflu en l'absence d'atmosphère. La NASA a décidé que les astronautes doivent être capables de retourner au module lunaire à pied en cas de panne du rover, le rayon d'action du rover est limité à 10 km. Le châssis mesure 3,1 m de long pour un empattement de 2,3 m et une largeur de 1,8 m. La hauteur maximale est de 1,14 m et la garde au sol à pleine charge de 35 cm. Le châssis est réalisé en tubes d'alliage d'aluminium soudés. Pour que le rover puisse être stocké dans un espace restreint du module lunaire, les parties avant et arrière du châssis sont articulées et peuvent se replier sur la partie centrale, les roues étant alors couchées en diagonale. La partie centrale du rover comporte deux sièges pliables côte à côte, un tableau de bord et un manche à balai sont situés devant les sièges à égale distance des 2 passagers. L'utilisation de pneumatiques expérimentés par Goodyear n'avait pas été concluante, l'engin ayant tendance à rebondir. La conception des roues du Rover lunaire adopte une structure novatrice... Les quatre roues sont motrices, chaque roue est entraînée par un moteur électrique développant une puissance de 0,25 ch. L'ensemble est rempli d'azote pour lutter contre l'échauffement dans le vide spatial. Un moteur peut être si nécessaire débrayé manuellement laissant la roue libre. Les trains arrière et avant sont orientables réduisant le rayon de braquage à 3 mètres. Un des trains peut être si nécessaire bloqué dans l'axe. Le braquage des roues est réalisé par de petits moteurs électriques de 0,1 ch placés par paire sur chaque essieu. Le véhicule ne possède pas de volant, il se conduit grâce à un manche à balai en forme de T, plus commode pour des mains gantées. L'astronaute fait avancer le LRV en poussant le manche vers l'avant, la vitesse étant proportionnelle à l'inclinaison de celui-ci. En inclinant le manche à gauche ou à droite, le conducteur fait tourner le véhicule. Le freinage s'enclenche lorsque le pilote tire le manche vers l'arrière.

S'orienter sur la Lune est plus difficile que sur Terre, l'absence de magnétisme ne permet pas d'avoir recours à une boussole ou un compas. La taille réduite de la Lune rapproche l'horizon à environ 3 km en terrain plat. Le rover est donc doté d'un système de navigation très sophistiqué. Le rover dispose d'un système de télécommunication permettant aux occupants du rover de dialoguer entre eux ainsi qu'avec la station de contrôle à terre, d'une caméra de télévision couleur installée à l'avant du véhicule permettant de transmettre des images en temps réel, elle peut être contrôlée à distance depuis la Terre. L'image est transmise par une antenne à grand gain en forme de parapluie montée sur un mât situé sur l'avant du châssis, d'une antenne à faible gain placée à portée de main des passagers (caméra 8 mm prenant en charge la transmission des communications). Elle peut être orientée quand le véhicule est en marche. Tous les rovers seront abandonnés sur la Lune près du site d'atterrissage, ils font partie des "objets artificiels" sur la Lune. Lors de la mission d'Apollo 17, grâce au système de téléguidage à distance, la caméra permit au monde entier d'assister, en direct, au décollage du module lunaire (LEM) qui ramenait les astronautes sur Terre. Le rover lunaire est utilisé pour la première fois le 31 juillet 1971 au cours du vol Apollo 15. Les pilotes des trois rovers lunaires sont Scott et Irwin (juillet-août 1971, Apollo 15 sur le site Hadley), Young et Duke (avril 1972, Apollo 16 sur le site Descartes) et Cernan et Schmitt (décembre 1972, Apollo 17 sur les monts Taurus Littrow). Au total, les trois LRV ont parcouru 91,7 km (Apollo 15: 27,76 km, 12,47 km, 5 km - Apollo 16: 26,55 km, 11,59 km, 4,5 km - Apollo 17: 35,89 km, 20,12 km, 7,6 km).



4) Programme Constellation (Ares, Oiron, Altair)
Mardi 14 septembre 2010

Mis à part les gadgets, où en sont nos technologies spatiales ? Car si l'humanité doit bientôt quitter la Terre et le système solaire, comment ferons-nous pour emmener 8 milliards de Terriens dans un téléphone portable ? En 2008, le futur président des USA, Barack Obama, s'interrogeait sur un dilemme planétaire: Nous n'avons plus la technologie de Gemini et d'Apollo. Faut-il repousser la retraite des navettes pour au moins aller en orbite autour de la Terre ou accélérer la mise en service du successeur des navettes, le vaisseau Orion ? Les navettes ont été mises à la retraite. Nous n'avons plus rien pour terminer la station orbitale ISS qui tourne à 350 km. Les navettes mises au placard, les États-Unis ne disposeront plus d’accès à l’espace avant 2015 (ou bien plus tard). Les États-Unis seront dépendants des vaisseaux russes Soyouz (du type Saturn, Apollo) pour acheminer des astronautes à bord de la Station spatiale internationale ISS. Le vaisseau Orion et le programme Constellation, qui devait reprendre la conception du programme Apollo, n'est pas prêt. Le premier exemplaire de la capsule Orion, une maquette grandeur nature, s’est joliment écrasé au sol lors d’un essai en juillet 2008.

Quant au lanceur Ares, il n’a jamais volé. On remet inexorablement le premier vol opérationnel, d'abord 2014, puis 2020, et après ? Le problème est de savoir s'il fallait retarder la mise à la retraite des navettes ou demander aux Russes de prêter leurs Soyouz mais de toute façon, ne ne pouvons plus aller plus loin que 350 km en vols habités et Soyouz n'est pas le meilleur lanceur pour acheminer les pièces de la station ISS. Après l'arrêt des vols sur la Lune en 1972, les Hommes se sont servis de la technologie d'Apollo pour construire Skylab (laboratoire du ciel), la première station spatiale américaine. Après Apollo 17 en 1972, l'humanité entrait vraiment dans l'ère spatiale... autour de la Terre. Le plus époustouflant progrès à reculons était en marche. En effet, la technique d'amarrage entre une navette et une capsule est totalement différente. En 1973, les vaisseaux pouvaient s'arrimer à Skylab. Mais nous sommes en 2010 et nous ne savons même plus refaire Apollo. L'Europe a aussi essayé d'aller sur la Lune avec Smart-1. Le 3 septembre 2006, soit 3 ans après avoir été lancée, la première sonde lunaire de l'Union Européenne, Smart-1, s'est écrasée comme prévu sur la Lune dans le "Lac de l'Excellence". Quel progrès... Revenons au plus ambitieux programme jamais imaginé par les Hommes: Apollo... -Euh, Orion, pardon pour ce lapsus volontaire !-. Le seul pays qui sera capable d'envoyer engins sur l'ISS est la Russie avec Soyouz.

Après avoir balancé Hermès, la navette européenne, à la poubelle, l'Europe s'est tournée vers la Russie avec son projet Kliper, une petite navette spatiale de 4 places destinée à jouer au taxi avec l'ISS. Niet... Alors, on a songé au programme Orion qui, faute de lanceur, pourrait être lancé en orbite basse (entre 350 et 1 400 kilomètres) avec un Soyouz et, plus tard, pour aller sur la Lune, Orion serait lancée avec une Ariane-5 du genre Saturn V. Ce projet ne sera jamais enterré, il n’existe tout simplement pas. En juillet 2008, la première maquette du vaisseau Orion destiné à remplacer les navettes devait effectuer un vol libre afin de tester son système de parachutes. La capsule spatiale du XXIe siècle s'est écrasée, on a récupéré les morceaux dans le désert de l'Arizona... Ouf, il n'y avait personne dedans ! Le projet de propulsion nucléaire a été annulé. Les autres programmes prévus en 2008, en 2011, en 2015 et un premier retour des astronautes sur la Lune en 2019 ont tous été différés.

Vendredi 31 août 2012

Le vieux truc de 1969, le LEM Eagle, est forcément démodé, on se demande comment un bidule pareil aurait pu aller plus haut qu'un immeuble de trois étages. En revanche, la technologie de 2010, c'est la la beauté pure. Le module lunaire Altair est un engin qui devait emmener des Hommes sur la Lune en 2020. Sauf que... La vieillerie de 1969 a permis à 12 astronautes de marcher sur la Lune (de 1969 à 1972) et d'y embarquer le rover (la jeep lunaire). Le top du top, le dernier cri, ça restera des images de synthèse, le programme Constellation a été mis à la poubelle en 2010. Le programme Constellation (Constellation Program) était un programme de la NASA, abandonné en 2010, dont le principal objectif était l’envoi d’astronautes sur la Lune vers 2020. Ce programme devait relancer les missions habitées. Le programme Constellation devait développer deux nouveaux lanceurs, Ares I et Ares V, ainsi que deux véhicules spatiaux, la capsule Orion et le module lunaire Altair. En 2009, le programme avait pris beaucoup de retard et son objectif avait été contesté. Mars devait être la priorité (vers 2040) et nous n'avions plus que le Soyouz russe pour aller sur l'ISS. Résultat, nous n'avons plus envoyé d'Hommes sur la Lune depuis 1972 (Apollo 17) et à la place d'envoyer des Hommes, nous envoyons des robots sur Mars. Le premier essai du prototype de la fusée Ares I-X a eu lieu le 28 octobre 2009.

En 2009, plusieurs alternatives ont été proposées: un lanceur dérivé de la navette spatiale, un Delta IV/Atlas V habitable et un lanceur privé. Le but est de remplacer les navettes spatiales datant de près de 30 ans. Or l'ISS (la station spatiale internationale) doit être desservie en hommes et en matériel dans sa phase de construction et lorsqu'elle sera opérationnelle. On se souvient de John Kennedy, on demande à la NASA d'élaborer un programme pour aller sur la Lune d'ici 2020 et, comme c'était prévu dans les années 1970, de lancer une mission habitée vers la planète Mars. Les vols des navettes spatiales doivent s'arrêter en 2010 (date à laquelle l'ISS devait être achevée), un nouveau véhicule spatial doit être développé pour desservir la Station spatiale internationale. La NASA reprend en grande partie le programme Apollo: un véhicule spatial (Orion) chargé de transporter l'équipage jusqu'en orbite lunaire (et si possible de le ramener), un deuxième véhicule, Altair, prévu pour l'atterrissage sur la Lune et le retour vers Orion. Apollo utilisait une seule fusée (Saturn V) pour envoyer les 2 véhicules vers la Lune. Le programme Constellation doit utiliser 2 lanceurs, l'Ares I pour le lancement de la capsule habitée et l'Ares V pour placer en orbite terrestre le module lunaire et l'étage de la fusée devant propulser l'ensemble vers la Lune. Une fusée unique aurait nécessité un lanceur nettement plus puissant que Saturn V. Donc, cela fait 4 bidules pour aller sur la Lune, 2 lanceurs, Orion et la copie du LEM (Altair). Ils y sont arrivés en 1969 avec 3 morceaux (le lanceur Saturn V, le vaisseau Apollo et le LEM). La technique des rendez-vous en orbite avait donc été choisie: l'assemblage en orbite des véhicules à destination de la Lune. Orion devait également être utilisé pour des missions non lunaires, en particulier la desserte de la station spatiale internationale.

La NASA devait adapter des moteurs-fusée de la fusée Saturn V, les propulseurs à poudre de la navette ainsi que de nombreuses anciennes installations au sol existantes. Orion, le vaisseau spatial habité, devait transporter 4 astronautes vers la Lune et 7 vers l'ISS, il reprenait la forme du module Apollo. Au décollage, Orion devait être surmonté d'une tour de sauvetage "en cas d'échec du lancement". Altair, le module devant permettre aux astronautes de se poser sur la Lune (et si possible d'en redécoller), n'était qu'un LEM des missions Apollo modifié. Ares I était le lanceur destiné à placer en orbite terrestre le véhicule spatial habité Orion. Ares V était un lanceur lourd comparable à son ancêtre Saturn V. Le premier étage devait être propulsé par 6 moteurs-fusée RS-68 utilisant un mélange hydrogène liquide/oxygène liquide hérités du vieux lanceur Delta IV. Deux propulseurs (boosters) de la navette spatiale devaient être allumés au décollage. Le deuxième étage utilisait le même moteur J-2 que la fusée Ares I (EDS, Earth Departure Stage). Ares V était prévu pour lancer des charges de 188 tonnes en orbite basse à des fins civiles ou... militaires...

Certains ont même suggéré que, faute de lanceur, Orion pourrait être lancé avec un Soyouz et, plus tard, pour aller sur la Lune, avec une Ariane-5. Ce projet ne sera jamais enterré, il n’existe tout simplement pas. En juillet 2008, la maquette du vaisseau Orion devait effectuer un vol libre afin de tester son système de parachutes. La capsule spatiale du XXIe siècle s'est écrasée, on a récupéré les morceaux dans le désert de l'Arizona... Ouf, il n'y avait personne dedans ! Le 1er février 2010, le président Barack Obama a annoncé l'abandon du programme Constellation. Les vols sur la Lune (et bien sûr vers Mars), c'est déjà fini. Le 15 avril 2010, le président américain a indiqué que, malgré l'abandon du programme Constellation, le vaisseau Orion sera développé mais il assurera uniquement le rôle de "canot de sauvetage" de la station spatiale internationale ISS. Adieu la Lune... Orion a été présenté au public le 19 septembre 2005. Orion (un dieu Grec) est le nom d'une navette du film "
2001, l'Odyssée de l'espace". Les vols sur la Lune étaient prévus vers 2020 et, à une "date non fixée" (vers 2040), on devait viser Mars. Selon le planning établi en 2008, la mission Orion 15 devait déposer le module Altair 2 sur la Lune en juin 2019 (50 ans après Apollo 11) et, vers 2024, une base avancée habitée devait être construite sur les flancs du cratère Shackleton au pôle Sud de la Lune. Mais... Nous n'avons plus de Kennedy. Le 11 octobre 2010, le président Obama a confirmé l'arrêt du programme Constellation. Moralité, nous n'irons plus sur la Lune et nous n'irons jamais sur Mars (les robots, eux, y vont).



5) Projets de bases sur la Lune

Apollo 15 est la première mission d'Apollo ayant amené le rover (jeep lunaire). Le rover fut très pratique pour l’exploration, pour transporter des échantillons et l’équipage. Il fut finalement abandonné sur la Lune. La mission Apollo 15 inaugurait les «missions J» du programme Apollo, plus longues que les précédentes. Beaucoup de matériel fut embarqué durant les missions d'Apollo, pas mal de bidules traînent là-haut sur la Lune. Peut-être qu'un jour, les robots du futur trouveront le rover et les engins laissés par Apollo. Le 19 décembre 1972, Apollo 17 effectua le dernier vol vers la Lune. Jamais plus les Hommes ne fouleront un autre astre. En 2010, on se balade à 350 km (La station ISS, mille fois moins). La Lune est située à une distance moyenne de la Terre de 384 400 km (soit un peu plus d'une seconde-lumière). En 2010, le retour de l'homme sur la Lune est prévu aux alentours de... 2030 (le projet a été abandonné depuis) ! La capsule Orion servira de "canot de sauvetage" pour l'ISS qui gravite à 350 km. L'ISS sera abandonnée. Après 1972, nous aurions dû construire des bases lunaires pour aller plus loin, vers Mars.



6) Hergé: "Objectif Lune" - "On a marché sur la Lune"
Les aventures de Tintin en bandes dessinées

Dans "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune" (1950/1953) des aventures de Tintin, la fusée du professeur Tournesol avait une autonomie extraordinaire. Elle pouvait décoller sans lanceur, aller sur la Lune et revenir entière. Dans "Objectif Lune" (1950), le professeur Tournesol invente une fusée à propulsion atomique. Le prototype XFLR-6 n'étant pas un succès, le professeur invente une fusée plus grande pouvant accueillir des occupants. En 1950, Tintin est le premier Homme (suivi des ses compères) à poser le pied sur la Lune, bien avant Neil Armstrong (21 juillet 1969). Or, le moteur atomique du professeur Tournesol a été utilisé bien plus tard sur le TR3A et le TR3B mais pas pour aller dans l'espace, pour des fins militaires (eh oui). L'avion furtif TR-3B ne dépasse pas Mach 9 et atteint 33 kilomètres d'altitude. Dans "Objectif Lune" (1950) et "On a marché sur la Lune" (1953) des aventures de Tintin, la fusée du professeur Tournesol, avec son moteur atomique, avait une autonomie gigantesque. Contrairement à Saturn V (à étages) et à Apollo, la fusée du professeur Tournesol continuait d'accélérer de près de 10 m/s de plus à chaque seconde. En réalité, le professeur Tournesol -ou plutôt son créateur, Hergé- était en avance sur son temps. Dans "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune", tout y est... et même plus. L'apesanteur (dans la fusée et sur la Lune), l'hibernation (que l'on retrouvera dans "2001, l'Odyssée de l'Espace"), etc... Le personnage du professeur Tournesol est une transposition du physicien suisse Auguste Piccard. La ressemblance physique est frappante, sauf la taille. Hergé disait qu'il avait fait de Tournesol un "mini-Piccard" pour le faire entrer dans les cases. Le professeur Tournesol évoque également John Philip Holland, inventeur d'un sous-marin que l'US Navy acheta (avec son chapeau melon à bord de son sous-marin).

Le professeur Mik Ezdanitoff (Vol 714 pour Sydney) est directement inspiré de Jacques Bergier. En 1964, Hergé (le créateur de Tintin) rencontre Jacques Bergier durant un repas. Le scientifique apparaît en juillet 1967 dans le "Journal de Tintin" puis dans l'album "Vol 714 pour Sydney" en 1968 sous les traits du professeur Mik Ezdanitoff. Nos héros (Tintin, Haddock et Tournesol) se réfugient dans un temple où ils rencontrent Mik Ezdanitoff, un "initié" qui leur apprend la vraie nature du temple: un endroit visité par les extraterrestres depuis des millénaires. Rastapopoulos, voulant forcer l’entrée du temple, provoque l’éruption du volcan. Finalement, tous sont sauvés par un OVNI. Mais ils subissent un effacement de leur mémoire afin "de ne jamais révéler l’existence des extraterrestres". Milou est le seul personnage à avoir conservé tous ses souvenirs. Mais il sait que, même "s'il pouvait raconter ce qu'il a vu, on ne le croirait pas". On n'aurait pas lu ça concernant les observations d'OVNI par les astronautes ?


© by Michel Mahler - Le Réveil des Marmottes

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