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Radio Noutnoute

Bugarach: Il y un an, second jour après la fin du monde

Lundi 23 décembre 2013

Il y un an, c'était le second jour après la fin du monde pronostiquée par les Mayas et leur calendrier qui devait se terminer le 21 décembre 2012. Les prophétiseurs de l'Apocalypse avaient alors lu sur les tablettes des Mayas qu'un endroit serait épargné par la fin du monde: Bugarach dans l'Aude. Bugarach fut alors envahi par des illuminés venus de partout, persuadés que sous le Pic de Bugarach était planqué un hangar à OVNI. Si on se trouvait sur le Pic le 21 décembre 2012, on serait embarqué et sauvé par les OVNI. Les journalistes accoururent du monde entier et ce petit village de l'Aude de là devint célèbre dans tout l'Univers. La bourgade de 200 âmes connut des épisodes ahurissants comme ces farfelus établissant des camps retranchés, transformant le site du Pic de Bugarach en dépotoir, les gendarmes avaient même découvert un arsenal d'armes. Le 21 décembre 2012, nous avons attendu jusqu'à minuit et pas le moindre OVNI à l'horizon, la fin du monde était en retard. Le week-end des 21 et 22 décembre 2013 aura été plus tranquille que la journée du vendredi 21 décembre 2012, date de la fin du monde annoncée par le calendrier de Mayas depuis plus de 6000 ans. La planète Nibiru n'a toujours pas été localisée.

L'Apocalypse devait avoir lieu lorsque Nibiru s'approcherait près de la Terre. Nibiru est un nom de l’astrologie babylonienne parfois associé au dieu Marduk. Selon une croyance de la mythologie babylonienne, Nibiru (Neberu ou Neburu) était le nom d'un astre associé soit au dieu Marduk ou au dieu Marduk lui-même. De nos jours, Nibiru est devenue une planète inconnue dans le système solaire. Plusieurs théories s'affrontent: D'après des études archéologiques, il s'agit du nom akkadien de la planète Jupiter. Cependant, la tablette de l'Enûma Elish suscite des controverses, elle se démarque en effet d'autres textes du fait qu'elle présente une Nibiru qui pourrait avoir été l'étoile marquant le pôle nord céleste (à l'époque de Draconis -Thuban- ou Kochab). Des auteurs comme Zecharia Sitchin et Burak Eldem soutiennent une toute autre théorie, Nibiru serait un objet céleste encore non identifié. Cet astre inconnu, la planète X, passerait à proximité de la Terre tous les 3 600 ans et serait actuellement situé au-delà de Pluton. On l'assimile parfois à la planète Perséphone (astre supposé par des astronomes en observant les anomalies dans l'orbite de Neptune). Selon Zecharia Sitchin, une ancienne légende, "L'Épopée de la Création", découverte dans les ruines de la bibliothèque d'Assourbanipal à Ninive, ne décrit pas des combats célestes opposant les divinités mais des faits astronomiques réels. Chaque divinité représentant une planète. Il remarqua qu'une planète inconnue était mentionnée en tant que Tiamat. Une collision entre Tiamat et Nibiru (Mardouk) se serait produite et engendra la Terre et la ceinture d'astéroïdes. Tiamat fut complètement détruite durant la collision. Nibiru a une orbite très excentrique et très elliptique. De ce fait, Nibiru est le plus souvent à l'extérieur du système solaire et devient une planète du système solaire selon son orbite (nous avons un cas similaire dans le système solaire: Pluton). Nibiru passe au voisinage de la Terre tous les 3600 ans lorsque son orbite la situe dans le système solaire.

Mais Nibiru n'est pas passée près de la Terre le 21 décembre 2012 et la fin du monde dût encore être repoussée. Les OVNI du Pic de Bugarach sont restés invisibles. Patrice Étienne, le patron du Relais du Bugarach, organise des conférences, des débats publics et des projections afin de tenter de comprendre l'origine de cette affaire. Patrice Etienne avait travaillé dans la communication en Belgique et à Paris. Selon lui, c'est à la suite d'une rumeur sur internet, relayée dès 2010 par la presse, que Bugarach fut au centre d'une couverture médiatique jamais vue pour un petit village inconnu du sud de la France. Un an après, il voudrait comprendre et analyser les causes de cette fin du monde ratée: «Depuis plus d'un an, je note qu'on assimile Bugarach à un village d'illuminés, de farfelus. Il faut casser cette image. Je ne plaisante pas. Récemment, des touristes m'ont confié qu'à Estagel, dans un magasin, ils avaient demandé leur route afin de se rendre à Bugarach. Le commerçant a interdit à sa vendeuse de les renseigner, en disant "Non, non, on ne connaît pas Bugarach !''... J'ai noté que les gens qui viennent à Bugarach habitent à l'intérieur d'un triangle régional compris entre Montpellier, Barcelone et Toulouse. Il y a même des jeunes qui veulent s'installer. Mais pour cela, il faut attendre que les prix de l'immobilier baissent. En tout cas, il y a de quoi faire. Et les gens qui venaient ici pour se ressourcer, s'adonner à des activités, n'hésitent plus à revenir, en 2012, on ne le voyait plus à cause de la médiatisation du village. Ça les énervait... Si les gens normaux reviennent, c'est déjà ça...»
 

Les bandes dessinées du RdM (pages 26 et 27)

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